Si à Saint-Denis, la plupart des musiciens connaissent le mythique studio TIC, situé au coeur du Chaudron, à Saint-Benoit, c'est le studio Henri Madoré qui est le point de convergence des mélomanes. Et le studio communal de répétition et d'enregistrement célèbre ce vendredi 11 août son 25ème anniversaire.
Alors forcément, ce quart de siècle est célébré en musique avec un plateau artistique pour le moins séduisant ce vendredi 11 août. A partir de 17 heures, plusieurs artistes locaux de renom vont se succéder sur scène à l'instar de DJ Dan Wayo, Davyd Sicard, Jairo, Nas Black ou encore Gaby Laï Kun.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Lindigo, Michou, Kanasel, SSkyron...
Mais avant le début de ce concert gratuit prévu pour durer jusqu'à 23 heures, d'autres formations musicales se sont également produites dès 14h30 (Père Favron, IM Pro, Patrimoine Musical).
Depuis 1998, le studio a accompagné une centaine de groupes dans le développement de leurs projets artistiques. Il a vu défiler de grands artistes réunionnais tels que le groupe Lindigo et son emblématique leader Olivier Araste, la reine du séga Michou ou encore le prometteur Kanasel et le talentueux compositeur Sskyron.
Créer du lien social et se rapprocher des jeunes
"Moi, j'ai plein de souvenirs avec des artistes. Il y a eu les masterclass avec Davy Sicard, et puis des personnalités comme Firmin Viry, Le Rwa Kaf ou encore Gramoune Lélé", se remémore Marcel Philéas, le responsable du studio.
De nombreux groupes bénédictins y ont également fait leurs débuts : Patricia Philippe, Zenfan Kalbanon, Couleur Réunion, Ti Frid Maloya, Dédette, Diatsika… La municipalité rappelle que c'est dans le but de créer du lien social et de répondre aux attentes des jeunes musiciens de la ville que ce studio a été créé.
Du maloya aux musiques urbaines
Et aujourd'hui encore ce lien est maintenu avec la jeunesse bénédictine. "Ce studio, c'est une porte ouverte sur la musique, bien qu'ici le côté culturel est très fort, notamment avec le maloya ou encore la musique urbaine, explique Julien, technicien son. Et aujourd'hui, on a une ouverture sur les musiques actuelles grâce à nos nouvelles acquisitions, ce qui permet encore à la jeune génération de revenir au studio".
Et puis le studio innove également. Il collabore notamment avec l'association Ranpar, qui à la suite de la crise sanitaire, a eu cette idée de proposer la diffusion de concerts en ligne, tout en essayant de garder l'intéractivité avec le public.
Un studio qui porte le nom de l'interprète d'"A, B, C, D"
"Avec la collaboration de Ranpar, on a pu travailler avec d'autres artistes tels que Nicole Dambreville, Jim Fortuné ou Madiakanou. Mais aussi beaucoup d'artistes en herbes qui passent par des diffusions connectées et qui pour la plupart enregistrent toujours au studio Henri Madoré", indique encore Julien.
Le studio a été baptisé en hommage à l’un des premiers chanteurs de rue réunionnais, décédé en 1988. L’interprète de “Z'enfant bâtard“ et “A, B, C, D“, décrit comme un poète comique et marginal, s’est fait connaître dans les années 50 avec des "ségas originaux et dynamiques un brin provocateurs".