Ciivise : deux jeunes Réunionnaises de l'association Mon P'tit Loup y participent

Quinze adolescents de 14 à 17 ans, de tous horizons, ont été sélectionnés par la Ciivise après s'être portés volontaires. Certains ont été victimes ou témoins d'inceste, d'autres non. A La Réunion, Prune et Margot ont été choisies pour participer au groupe miroir de la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants. 

" Lutter est fondamental"

Prune se mobilise pour cette cause car "on retrouve les violences sexuelles faites aux enfants partout en France mais surtout à La Réunion", déclare l'adolescente de 16 ans. 

Je me suis proposée parce que lutter est fondamental !

Prune, militante

Regardez l'interview de Prune : 

"Le but de cette commision est d'échanger et de trouver des solutions pour lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants", raconte Prune. La première rencontre a eu lieu à Paris le 18 janvier au Ministère de la Santé. 

On écrit des préconisations, des sortes de petites lois sur le dépôt de plainte, la prise en charge psychologique des enfants après l'agression par exemple, c'est vaste mais très intéressant parce qu'on peut faire des choses très concrètes.

Prune, militante

Objectifs du groupe miroir 

Inspirée du modèle de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (CIASE), la Ciivise, elle, a pour objet l'écoute des personnes qui ont été victimes d'inceste et de violences sexuelles pendant leur enfance et l'élaboration de recommandations pour la politique publique.

La Ciivise détaille les objectifs du groupe miroir : 

• Exprimer ton avis pour protéger les enfants des violences sexuelles
• Participer activement à des réunions avec des experts pour coconstruire des solutions.
• Apprendre sur les droits des enfants et les dispositifs de protection.
• Faire partie d’un groupe qui contribue à des projets concrets pour améliorer la vie des enfants en France.

Des mots sur des maux

Prune et deux de ses amis ont écrit la chanson "Le monde tournerait encore". Un morceau à retrouver dans un CD de 17 compilations. "La musique n'est pas uniquement basée sur les violences sexuelles faites aux enfants mais sur tous types de violences : harcèlement, violences physiques. L'objectif c'est que n'importe qui se reconnaissance dans cette chanson", explique Prune.

Dans la compilation, le titre "Sous la mer", émeut particulièrement la jeune femme.

En voici un extrait : 

"Avec la musique, c'est accessible à plus de monde et c'est plus doux grâce aux mots, alors que l'on parle de choses difficiles", ajoute Nicolas Puluhen, président de l'association Mon P'tit Loup.

Regardez son interview sur Réunion la 1ère : 

Le groupe de travail se réunira en visioconférence tous les mois jusqu’en juillet, où les préconisations émises seront rendues au ministère de la santé. 

Ces jeunes vont prochainement réaliser un sondage auprès des 16-20 ans, victimes d'inceste. Le but est de savoir comment s'est passée leur prise en charge. 

Un fléau

Chaque année, en France, 160 000 enfants subissent des violences sexuelles, et notamment l'inceste, selon la Ciivise. À La Réunion se sont près de 6 000 informations préoccupantes qui ont été relevées en 2022.

Depuis la création de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants en 2021, environ 27 000 personnes ont pu témoigner partout en France.