Créé en 1985, le CMRS de La Réunion est l’un des six centres météorologiques régionaux spécialisés cyclones. Il assure le suivi opérationnel des systèmes dépressionnaires de la zone. 30 ans après sa création, la prévision des cyclones a bien évolué.
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Une responsabilité
Le CMRS de La Réunion est responsable de 15 pays de la zone, dont les îles de l’Océan Indien mais aussi les pays de l’Afrique de l’Est, du Kenya au Lesotho en passant par le Mozambique. "Nous ne sommes pas responsables de la prévision météorologique à Madagascar ou sur le Mozambique, c’est une responsabilité nationale, mais on fournit une information expertisée de premier niveau qui va ensuite leur permettre d’élaborer à leur niveau interne leurs prévisions", précise Philippe Caroff, le responsable du CMRS.
Le CMRS a aussi une mission de recherche et de formation des acteurs de la zone, un outil primordial dans un contexte de changement climatique et d’intensification des phénomènes cycloniques.
Evolution
La désignation du centre de La Réunion en tant que CMRS cyclones a constitué un accélérateur majeur pour développer les moyens de Météo France dans l’Océan Indien. En quelques années, la surveillance des phénomènes est passée de la préhistoire à l’ère numérique.
En 30 ans, Philippe Caroff, le responsable des prévisions cycloniques à Météo France a détecté, surveillé et anticipé 300 cyclones tropicaux. Il passe le flambeau, ce vendredi 30 juin, et constate les différents progrès réalisés. Philippe Carrof se souvient des moyens rudimentaires, grossiers et peu précis avec lesquels il travaillait. "Je suis arrivé ici en 1990, on travaillait encore avec de vieilles images en noir et blanc en papier sur lesquelles on devait plaquer une grille en plastique pour essayer de pointer grossièrement la position du phénomène cyclonique", raconte-t-il. La station de travail de Météo France est aujourd’hui dotée de plusieurs écrans.
Quel bilan en 30 ans ?
"Depuis le 1er juillet 1993 on a été plutôt chanceux, on n’a eu aucun cyclone dont l’œil est passé directement sur l’île", explique Sébastien Langlande, successeur de Philippe Carrof. "On a eu plusieurs frayeurs, parfois ça ne s’est pas joué à grand-chose comme en 2014 avec Bejisa ou en 2018 avec Fakir, mais la plus grosse frayeur qu’on ait eu c’était en 2002 où le cyclone intense Dina est passé à environ 60 km de la route du littoral", confie-til.
Dans la zone Océan Indien, l’activité cyclonique a été particulièrement intense en 1993- 1994 et en 2018- 2019 avec des catastrophes en série pour Madagascar et le Mozambique.