Un usage réglementé par le Code de la route
"On se sent très libre avec une trottinette électrique, mais il y a un certain nombre de règles à respecter"
Parvine Lacombe, directrice de cabinet du préfet de La Réunion, en charge de la sécurité routière
Sensibiliser la population
Pour Parvine Lacombe, la directrice de cabinet du préfet, en charge de la sécurité routière, les opérations de contrôle des usagers de trottinettes, - mais aussi hooverboards ou gyropodes - comme celle menée ce jeudi après-midi sur le boulevard Sud, ont vocation à sensibiliser la population sur la réglementation existante.
Vitesse limitée à 25km/h
"On constate que la réglementation est assez mal connue", dit-elle. Autrement dit, l'interdiction d'utilisation sur la voie publique pour les usagers de moins de 14 ans, la limitation de vitesse à 25km/h, l'obligation de s'assurer, ou encore celle du port d'équipements réfléchissants la nuit.
Sur les pistes cyclables ou la route, mais pas sur le trottoir
Le Code de la Route réclame également aus usagers de trottinettes de ne pas rouler n'importe où : sur les pistes cyclables lorsqu'il y en a, sur la route s'il n'y en a pas, et pas à contre-sens de la circulation, mais en aucun cas sur les trottoirs.
Pas de transport de passager en trottinette
Le port d'écouteurs et le transport de passagers, sont également interdits. En revanche, en termes d'équipements, le casque et les gants sont recommandés, bien que pas obligatoires.
De 135 à 1 500 euros d'amende
Les amendes peuvent aller de 135 euros pour des non-respects du Code de la Route (50 euros si elle est minorée), jusqu'à 1 500 euros en cas de débridage de l'engin qui porterait la vitesse au-delà de 25km/h.
Malgré tout, le nombre d'infractions relevées à La Réunion, commises par des usagers d'engins de déplacement personnel motorisés, a été multiplié par 4 entre 2022 et 2023.
Une vingtaine de contrôles ciblés depuis le début de l'année
Depuis le début de l'année 2024, une vingtaine d'opérations de contrôles ciblant les engins de déplacement personnel motorisés ont été menées en zone police. Ce jeudi 21 mars 2024, c'est sur le boulevard Sud, au niveau de la Trinité, que les motards de la Police nationale veillent au grain. Les grands axes, comme ce boulevard, sont particulièrement accidentogènes, selon le commandant Jean-Christophe, adjoint aux unités d'ordre public.
"Je roulais sur le trottoir"
L'assurance obligatoire
La trottinette, "pas un jouet"
Etre couvert pour les dommages subis et causés
"Prendre une trottinette ou un vélo électrique dans ce contexte de saturation du réseau routier suppose que l'usager soit informé en matière de protection de son équipement et de la nécessité de disposer d'une garantie responsabilité civile pour les dommages causés aux autres"
James Huet, comité des assureurs de La Réunion
Voie de bus = danger
Accidents multipliés par 4
Entre 2022 et 2023, le nombre d'accidents corporels liés à ce moyen de transport a été multiplié par 4, passant de 7 à 28.
Collisions avec d'autres véhicules, accidents la nuit en l'absence de port de vêtements réfléchissants... Il ne faut pas oublier que, comme pour les vélos, les usagers de ce type d'engins de déplacement motorisés ne sont pas protégés par l'habitacle d'une voiture.
Fractures, luxations, plaies...
La dangerosité de l'usage de ces engins, le Dr Yannick Jeanne, la constate tous les jours. Le traumatologue au service de soins non-programmés à la clinique Sainte-Clotilde prend en charge des victimes d'accidents en trottinette, souffrant essentiellement de traumatismes des membres : coudes, poignets, genoux, chevilles, pieds... énumère le médecin.
Lors d'un accident en trottinette, il est fréquent de finir avec des fractures, luxations, ou entorses, observe le Dr Yannick Jeanne. "Nous avons aussi des patients qui présentent des plaies au visage ou aux mains".
Accidents graves et décès
Plus grave encore, ces accidents peuvent causer des traumatismes crâniens, voire des décès. Décès par trottinette électrique dont le nombre a bondi de 20% en France, selon le traumatologue. "Ce qui signifie que c'est quasiment un patient tous les 8 à 9 jours qui décède en France", suite à un accident de trottinette, note le Dr Yannick Jeanne.
La Réunion n'échappe pas à la règle : si aucun accident mortel en trottinette n'a été constaté l'an dernier, ni depuis le début de l'année, "des accidents graves et légers sont constatés en grand nombre à La Réunion également", achève le docteur.