Education : une caravane pour caresser la bosse des Maths à Vincendo

Géométrie à ciel ouvert ou l'apprentissage grandeur nature pour mieux appréhender les subtilités des mathématiques.

Apprendre en s'amusant. Changer l'image des mathématiques en transmettant des techniques pour compter simplement et mieux comprendre l'intérêt de la géométrie. C'est l'objectif de la caravane des mathématiques qui s'est achevée ce vendredi à l'école élémentaire de Vincendo, à Saint-Joseph. 

Apprende les tables d'addition et de multiplication par la technique de redondance, en répétant jusqu'à épuisement les bases de l'algèbre, c'est bien. Apprendre des astuces pour associer des nombres et obtenir les bons résultats sans trop se "casser" la tête, c'est mieux. 

Tous peuvent y arriver !

Dominique Tournès, directeur IREM

 

Pour ce faire, rien de bien compliqué en somme. C'est ce que tenaient à démontrer les animateurs de l’IREM (Institut de Recherche pour l’Enseignement des Mathématiques). Tout au long de la semaine, ils ont fait le tour de plusieurs établissements scolaires, du collège à l'école élémentaire, pour aller à la rencontre des marmailles. "Tous les ans nous nous attachons à aller au contact des jeunes pour populariser les mathématiques avec notre caravane" raconte Dominique Tournès le directeur de l'IREM en rajoutant que l'objectif consiste à "montrer aux élèves qu'on peut faire des mathématiques autrement, que ce n'est pas compliqué et que tous peuvent y arriver".    

Par petits groupes, les marmailles ont participé à différents ateliers pour découvrir les mathématiques sous un nouveau visage.

Ce vendredi, la méharée s'est posée dans le dernier oasis de cette expédition 2021. Histoire de transmettre la bosse des maths à 120 enfants de CM1 et de CM2 de l'école élémentaire de Vincendo, à Saint-Joseph. Ces touaregs exceptionnels ont amené avec eux plusieurs accessoires pour faciliter la compréhension des formes et des nombres. 

Des bouts de ficelle à noeuds et des craies colorées. Voilà pour l'essentiel des outils nécessaires pour mesurer toutes les subtilités de la géométrie. A ciel ouvert, dans la cour de l'école, les animateurs de l’IREM (Institut de Recherche pour l’Enseignement des Mathématiques) tracent des triangles imbriqués les uns dans les autres. A charge pour leurs jeunes apprentis de déceler les milieux des segments et dénicher : centre de gravité (intersection des médianes), centre du cercle inscrit (intersection des bissectrices) centre du cercle circonscrit (intersection des médiatrices), orthocentre (intersection des hauteurs). Uniquement en s'amusant. Sans forcément se remplir la tête de formules savantes et du jargon scientifique de la géométrie euclidienne.

J'aime bien le travail. J'aime bien m'amuser aussi

Maxime, élève de CM2

 

"C'est très chouette. J'aime bien le travail. J'aime bien m'amuser aussi" confie Maxime, élève de CM2, qui a bien compris comment ça marche "même si parfois c'est un peu dur". Heureusement, les passeurs de savoirs ne sont pas loin. En un quart de main et trois petites formules, tout devient juste et parfait.  

L'idée étant de s'affranchir de la peur de la difficulté, colportée de génération en génération, à propos de l'hermétisme du langage des mathématiques. Souvent considéré comme complexe. Abstrait. A l'inverse du dessin, mettant en relief l'aspect artistique et ludique. Maîtriser l'art du trait, comme vecteur d'apprentissage, constitue, pour sûr, un moyen efficace de s'approprier une science dont les marmailles perçoivent au fur et à mesure l'utilité. Et aussi les subtilités.

L'école élémentaire de Vincendo a été la dernière étape de la caravane des mathématiques 2021. Ce vendredi, 120 marmailles de CM1 et de CM2 ont été initiés à la bosse des maths.

Autre outil pédagogique, l'albaque. Pas questions ici d'épreuves anticipées de baccalauréat !

L'albaque est en quelque sorte l'ancêtre de la calculatrice. Comme le boulier chinois, les Romains avaient eux aussi développé des moyens pour compter rapidement et sûrement. Quelques colonnes. Des chiffres "romains" pour les centaines, dizaines et unités. Des haricots. Le tour est joué. Même les calculs les plus longs ne résistent pas à la perspicacité des marmailles. La méthode a fait ses preuves. 

Voir ou revoir le reportage d'Isabelle Allane et de Laurent Josse

La caravane des maths à Vincendo

Les élèves se succèdent dans les différents ateliers et au terme de la journée, le constat est unanime. La magie a opéré, les maths c'est finalement facile... "On est admiratif de voir la flamme dans les yeux des enfants lorsqu'ils redécouvrent les mathématiques. Avec cette approche plus ludique, on peut leur redonner le goût de compter, de mesurer, de comprendre les notions de dimensions, de poids, de volumes, de quantité... " explique Elisabeth Guirado, la coordinatrice du réseau d'éducation prioritaire de la circonscription de Saint-Joseph.

Voir la flamme dans les yeux des enfants

Elisabeth Guirado, coordinatrice REP Saint-Joseph

 

Mission accomplie, le voyage des gardiens des mathématiques s'achève sur une bonne note. Prochaine expédition en 2022. D'ici là Thalès, Pythagore, Gauss, Newton, Descartes, Pascal, Euler, Cauchy et les autres peuvent se rassurer, le flambeau des mathématiques continue à briller.