Mauvaise qualité de l’eau à Saint-Leu, un collectif monte au créneau

Depuis un mois, les habitants d’une dizaine de quartiers de Saint-Leu ne peuvent pas consommer l’eau du robinet. Le réseau serait contaminé par une bactérie. Le TCO et la société Derichebourg ont répondu aux habitants réunis en collectif.

La contamination affecte également le collège de Stella, les élèves doivent emmener leurs bouteilles d’eau. Les cours de sport ont été annulés. Certains habitants se sont réunis au sein du collectif "eau potable à bas prix pour tous".Karim Juor en est le porte-parole.

Ce jeudi 28 octobre, il prend la parole pour demander que les habitants de Saint-Leu " soient respectés ". Le collectif dénonce la non-potabilité de l’eau depuis plusieurs mois. Les membres du collectif demandent que des solutions soient mises en place pour l’ensemble des habitants concernés et que les factures d’eau soient révisées.

Déni d’information ?

Karim Juor indique que suite à la dégradation de l’eau sur Saint-Leu, " des gens sont tombés malades ". Il déplore le manque d’information au sujet de ce problème. L’information n’a été donnée que sur les réseaux sociaux par le TCO. Cela a été le cas le mardi 26 octobre.

La dégradation de la qualité de l’eau a été annoncée sur plusieurs secteurs de Saint-Leu. Il a alors été recommandé aux abonnés d’utiliser de l’eau embouteillée pour la boisson et la préparation des aliments ou de faire bouillir l’eau du robinet pendant 3 minutes.

Déjà la 11 octobre, une même publication avait été faite sur la page Facebook du TCO. Les abonnés déplorent l’absence de lettre par voie postale. Le porte-parole du collectif estime qu’il y a un " déni d’information envers toute la population, ce qui est très grave pour bactérie aussi importante que celle-ci ".

Une réunion publique demandée

Karim Juor demande au TCO, à la mairie de Saint-Leu et à la société de gestion de l’eau Derichebourg aqua Océan Indien de prendre leurs responsabilités. Les membres du collectif demandent une réunion publique avec le collectif, les habitants et l’ensemble des acteurs concernés.

©Réunion la 1ère

Le TCO a tenu une conférence de presse ce jeudi 28 octobre à Saint-Leu pour faire le point sur la situation.

Le réservoir de Maduran victime d’une pollution animale

Il y 15 jours, l’ARS a trouvé une dégradation de l’eau dans le réservoir de Maduran, dans les Hauts de Saint-Leu. Un problème récurrent, explique le TCO de la société Derichebourg, qui montre que le secteur est vulnérable. Il s’agirait d’une pollution dans le captage du Bras de Cilaos.

La bactérie serait d'origine animale, issue d’une décomposition, et non une bactérie fécale. Cette bactérie, un Campylobacter, n'est généralement pas recherchée dans les analyses classiques. Elle est résistante à la traitement au chlore habituel. 

Les secteurs alimentés par le réservoir Maduran sont l’Etang, Cap Lelièvre, Maduran, Le Portail, Bois-de-Nèfles, Piton Saint-Leu et Stella. Selon le TCO et Derichebourg, l’eau distribuée peut être utilisée pour un usage domestique, il est recommandé de la faire bouillir 3 minutes avant de la consommer, pour la consommation des personnes vulnérables et fragiles. Ils informeront les abonnés du retour à la normale dès que possible.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère: 

Un plan d’action en 4 phases

Depuis le 1er janvier 2020, la compétence eau potable revient à la communauté d’agglomération. Le TCO et Derichebourg ont décidé de mettre en place un plan d’action en 4 phases. D’abord les publics prioritaires, les plus fragiles, bénéficient d’une distribution d’eau en bouteilles depuis début octobre, jusqu’à courant novembre.

En novembre des systèmes de filtration au robinet seront installés dans tous les établissements scolaires du premier et du second degré, huit écoles maternelles et primaires et le collège de Stella.

Ensuite, la société Derichebourg ajustera le pH de l’eau afin que le chlore soit plus efficace pour stériliser l’eau distribuée. Dans un second temps, un réacteur à ultraviolets sera installé sur le réservoir de Maduran pour stériliser l’eau lors de son passage dans les tuyaux.

La dernière phase consistera en la construction d’une usine de potabilisation à Maduran, pour une livraison espérée en septembre 2023. L’investissement sera porté par le TCO, la Région et l’Europe, pour un montant global de 14 millions d’euros hors taxes. Le chantier a démarré le 25 octobre.