Les gérants de boîtes de nuit, trop contents d'avoir pu rouvrir après une longue période de fermeture sur fond de crise sanitaire, pêcheraient-ils maintenant par excès en faisant entrer trop de clients dans leurs établissements ?
C'est ce que laisse entendre Jacques Billant, le préfet de La Réunion, qui dans un communiqué déplore les trop nombreux débordements "avec troubles à l'ordre public" observés aux abords des discothèques et autres établissements de nuit, au cours des dernières semaines, et notamment durant le week-end prolongé de Pâques.
Un établissement sanctionné par une fermeture administrative
"Les capacités d’accueil de certains ERP ont été largement dépassées, ce qui présente des dangers pour la sécurité de la clientèle", peut-on lire dans la mise en garde du préfet. Un établissement a d'ailleurs fait l’objet d’une fermeture administrative par la mairie de Saint-Paul parce qu'il ne respectait pas ses obligations en termes de sécurité et d’accueil du public, est-il indiqué.
Une réunion s'est tenue ce vendredi après-midi dans le but de rappeler la réglementation en vigueur et les obligations à respecter pour tous les établissements de nuit, et notamment sur les questions de sécurité.
"La sécurité n'est pas négociable !"
"Seul l’engagement et la responsabilité de tous permettra d’éviter le retour des mesures de restriction sanitaire", a-t-il aussi été rappelé aux différents responsables d'établissements. Pour le préfet, "la sécurité dans tous les établissements recevant du public n’est pas négociable".
Et le représentant de l'Etat de rappeler que la réouverture des établissements de nuit était conditionnée à la convocation de la commission de sécurité par les gérants des établissements.
Une tolérance accordée sous condition
Si une tolérance a été accordée par le préfet afin de permettre aux établissements fermés en raison des mesures sanitaires de pouvoir ouvrir rapidement, c'est uniquement à la condition de s’engager à convoquer cette commission dans un délai très court.
"Force est de constater qu’un certain nombre d’établissements n’ont pas convoqué cette commission ou ne présentent plus les conditions de sécurité d’accueil du public nécessaires", tranche Jacques Billant.
Des entreprises soutenues par l'Etat
Le préfet rappelle enfin que pendant la crise sanitaire, plusieurs dispositifs ont permis de soutenir les discothèques impactées par les restrictions sanitaires :
- le dispositif "coûts fixes" renforcé : à hauteur de 100% des charges en janvier 2022 et 90% en 2021 pour les entreprises de moins de 50 salariés et 70% pour les entreprises de plus de 50 salariés. Pour assurer un traitement rapide des demandes des aides des discothèques, une équipe dédiée spécifiquement à ces entreprises a été mise en place au sein de la Direction générale des finances publiques,
- l’activité partielle sans reste à charge pour les employeurs,
- et l’exonération des cotisations sociales et aides au paiement de 20%. L’État met tout en œuvre pour accompagner les entreprises impactées par la crise, tout en garantissant la sécurité des réunionnaises et des réunionnais.