La CNL (Confédération nationale du logement) avait alerté déjà l'an dernier sur la situation de cette cité, située à Grand Bois à Saint-Pierre. Seulement 30 ans après sa construction, l'immeuble doit être prochainement démolie, suite aux nombreuses dégradations présentes dans les 63 appartements.
Deux familles encore à reloger
La façade en bois de l'immeuble affiche une triste mine. Les volets, en bois eux aussi, sortent de leurs gonds. Infiltrations, fissures, et autres dégâts empoisonnaient le quotidien des locataires, qui ont dû quitter les lieux et ont été relogés dans du neuf à proximité. Deux familles vivent encore dans cette résidence, mais devront elles aussi bientôt déménager, puisque le bâtiment est voué à la démolition, sur décision du bailleur, la Semader.
Ces logements sociaux devenus insalubres ne sont pas sans provoquer la vive réaction de l'administrateur de la CNL à La Réunion. Erick Fontaine dénonce cet immense gâchis, évoquant un choix de matériaux inadaptés, mais aussi une volonté d'"expérimenter" mal menée.
"La Réunion, terre d'expérimentation"
"Combien de millions d'euros perdus et de locataires une fois de plus victimes de mauvaises constructions. La Réunion, terre d'expérimentation... de gaspillage et de logements indécents, de bidonvilles modernes", écrivait-il cette semaine sur les réseaux sociaux. La Réunion a servi de cobaye avec la construction de ces logements sociaux, fait-il valoir, interrogé par Réunion La 1ère :
"On en arrive à là parce que je pense qu'on veut expérimenter des choses à La Réunion, mais c'est de l'amateurisme parce que ce sont des matériaux inadaptés, parce qu'il faut alors plus d'entretien que dans les autres immeubles, et on se retrouve avec des immeubles comme Herbert Spencer, Grand Bois, et bientôt Rico Carpaye, ou Tamarun à Cilaos, construit et avant livraison stoppé et démoli. Ca fait beaucoup d'argent, on dépasse facilement les 20 millions d'euros sur ces quatre immeubles. Et le locataire a évidemment un préjudice, parce que ce n'est pas évident de vivre dans ces logements où il y a de l'eau qui coule et où il n'y a plus rien de convenable ni d'acceptable."
Erick Fontaine, administrateur de la CNL