"Je sors de l’hôpital et là j’arrive et je vois les boulons sur l'appartement, ce n’est pas normal, j’ai 80 ans". Désespéré, Joseph-Roland Auber dort dehors depuis plusieurs nuits, dans le quartier de la Ravine Blanche à Saint-Pierre. Seul et sans famille, il est sous curatelle de l'association La Croix Marine qui sera liquidée en septembre.
Dormir dehors
Joseph-Roland Auber s’est retrouvé à la rue après avoir été hospitalisé à la suite d’un début d'incendie. "Je sors de l’hôpital, explique-t-il. I y a eu un début de feu sur mon balcon, les pompiers sont arrivés, et l’ambulance m’a emmené à l’hôpital".
A son retour, il n'avait plus accès à son appartement, qui a été fermé par des boulons. Depuis, l’homme est pieds nus, dans un même pantalon et une même chemise. Il est désormais contraint de dormir dehors. Par solidarité, les voisins lancent l'alerte et lui apporte des couvertures et de la nourriture.
La solidarité des voisins
"Cela faisait déjà quelques mois qu’il était laissé à l’abandon par la Croix Marine, ce n’est pas normal que quelqu’un se retrouve comme ça à la rue en 2024, en plus il fait froid", s’exclame une voisine. "Dès fois je me demande s’il y a une justice ici, c’est la voisine qui lui donne à manger et un plaid pour dormir, j’ai mal au cœur pour lui", s’indigne une autre voisine.
La Croix Marine liquidée
L’association Croix Marine qui a en charge les majeurs placés sous tutelle ou curatelle sera liquidée en septembre. Le préfet de La Réunion a suspendu l'autorisation de La Croix Marine pour six mois en raison de dysfonctionnements financiers présumés.
1 500 majeurs concernés
Les 1 500 majeurs placés sous tutelle ou curatelle par la justice et pris en charge par l'association devraient être pris en charge par l'Udaf et la Croix Rouge. Mais en attendant, ces majeurs sont livrés à eux-même comme Joseph-Roland qui n'a nulle part où aller.
L’association Croix Marine avait été créée en 1986. En 2025, il y aura un appel d’offre qui sera lancé au niveau national pour l’ouverture d’une nouvelle structure afin d'accompagner les majeurs protégés.