Un premier terrain d’entente a été trouvé hier entre le conseil départemental et les Salaziens en colère. A l’annonce des longs et contraignants travaux de sécurisation de la falaise sur la RD48, un collectif d’habitants du cirque s’était constitué.
Une réunion aura lieu demain à 17h, lundi 13 mars, pour établir une meilleure gestion des travaux de sécurisation de la falaise sur la Route de Salazie.
15 jours de travaux, et de coupures
Les travaux de sécurisation de la falaise, suite à l’éboulement du 26 janvier dernier, sont prévus du samedi 11 au dimanche 26 mars, entraînant des fermetures de longues durées de la RD48.
En effet, des coupures de la circulation doivent être imposées de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h, ainsi que de 9h à 18h ce dimanche 12 mars. Le conseil départemental a voulu profiter des vacances scolaires pour les réaliser.
Les Salaziens dénoncent un manque de concertation
Inadmissible a protesté le collectif "Nout Gayar Salazie". Les Salaziens en colère ont manifesté hier, samedi 11 mars, bloquant la Route de Salazie. Ils ont ainsi voulu dénoncer le manque de concertation sur le calendrier des fermetures de la route.
Sans nous laisser le temps de nous organiser, en pénalisant nos enfants qui pendant deux semaines vont se retrouver coincés à Salazie, avec des horaires qui sont incompréhensible.
Cindy Barbe-Robert, porte-parole du collectif "Nout Gayar Salazie"
Reprise programmée des travaux ce dimanche matin
Les cordistes et les travaux n’ont donc pas débuté sur la falaise hier matin. Les Salaziens ont rencontré des élus du Département en début d’après-midi sur le lieu des travaux. Les purges ont pu ensuite commencer.
Finalement, le chantier était bien prévu ce dimanche 12 mars au matin. La Route de Salazie devait donc être complètement fermée à la circulation de 9h à 18h ce jour. Mais voilà, la pluie s'est invitée.
Du fait des conditions météorologique dégradées, les travaux de sécurisation ont dû être annulés, a annoncé le CRGT à la mi-journée. La circulation sur la Route de Salazie au lieu-dit La Passerelle se fait donc par alternat dans le secteur jusqu'à nouvel ordre.
Coupure de la route rime avec isolement
Pour le cirque, chaque fermeture de la RD48 est synonyme d’isolement. Elle a des conséquences aussi bien pour ceux qui se rendent au travail, pour des déplacements pour raison de santé, pour les élèves scolarisés dans les Bas, mais aussi sur le secteur du tourisme, et plus généralement sur l’économie du cirque.
Depuis l’éboulement de janvier, la situation s’est compliquée. Les vacances de mars semblaient une bonne fenêtre pour limiter les conséquences des fermetures pour travaux, à partir de Bras Citronnier.
Commerçants, hôteliers et restaurateurs à bout de souffle
Le personnel guette, mais les clients font défaut. " Il est midi, on a personnes au restaurant ", constatait hier un restaurateur de Salazie.
La situation sur Salazie est catastrophique. Avec la coupure de route, on n’a plus personne. Si ça continue comme ça, nous restaurateurs de Salazie, on est au bord du gouffre.
Dominique Grondin, gérant d’un restaurant à Salazie
A Hell-Bour, la rue principale reste déserte. Les restaurateurs sont dans le même désarroi. Thierry Latchy s’est vu contraint de mettre tous les salariés en congés fin janvier. Désormais, il envisage un chômage partiel sur la période des 15 jours de fermetures répétées de la route. La désillusion est totale, " on pensait travailler un peu au mois de mars avec les vacances ", déplore-t-il.
La "quadrature du cirque"
Annulations en cascade également pour Sergio Victoire, hôtelier dans le petit village, alors que le week-end et la semaine prochaine s’annonçaient fréquentés.
" Il faudrait trouver une solution pour qu’au moins faire une ouverture alternée un peu plus souple, mais pas bloquer ", propose le professionnel du tourisme.
L’enjeu, pour les autorités, réside donc dans l’équilibre entre la nécessaire fermeture de la route pour réaliser les travaux de sécurisation sans pénaliser l’activité.