Sénatoriales, réseaux sociaux et représentativité : Trois questions à Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom

Roch-Olivier Maistre, le président de l'Arcom est en visite à La Réunion
Le gendarme de l’audiovisuel et du numérique est en visite à La Réunion, au contact de ses acteurs médiatiques. Pour Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom, les questions d’équité, de juste représentativité et de protection des publics sont des enjeux majeurs.

Au lendemain des élections sénatoriales, le traitement des candidats dans l’Hexagone et outre-mer a-t-il été équitable ?

Roch-Olivier Maistre : Oui, tout à fait je pense que les médias sont très rompus à cet exercice et à ce principe du pluralisme qui consiste à permettre aux forces politiques qui concourent à notre vie démocratique d'avoir un accès équitable aux médias. C'est vrai que c’est une élection un peu particulière, moins grand public, mais elle a été couverte de façon tout à fait satisfaisante donc pas de critique de la part du régulateur.

L’actualité dans l’île est marquée par l’assassinat de Shana, victime d’un guet-apens via les réseaux sociaux, comment prévenir ce type de dérive ?

R-O M : C’est un très vaste chantier et on a bien sûr un volet éducation qui est très important. Education aux médias, éducation à la citoyenneté numérique et bien sûr un volet responsabilité des parents. Je les invite à utiliser les outils de contrôle parental pour se protéger de certains contenus excessifs. J’insiste sur ces outils de parce qu'on les sous-estime trop,  beaucoup d'acteurs de l'internet proposent des équipements de ce type. Je recommande la plateforme https://jeprotegemonenfant.gouv.fr/ , elle permet  de mieux connaître ces outils et apprendre à les mettre en place.

Nous disposons aussi de nouveaux outils de régulation grâce à un règlement européen, le DSA qui entre en vigueur. Il offre un  pouvoir de sanction très important à l'égard des plateformes, qui pourra aller jusqu'à 6% du chiffre d'affaires mondial. On est un peu au début de l'histoire de la régulation de ces acteurs, mais elle est en train de se mettre en place.

L’Arcom a aussi pour mission de veiller au respect de la représentativité, notamment celle des outre-mer au niveau national…

Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom : Les territoires ultramarins sont effectivement une composante très importante de notre pays, c'est normal qu'elles soient valorisées sur les écrans mais plus largement il est fondamental que les médias donnent une juste représentation de la diversité de la société française. En commençant par la juste place des femmes elles représentent 52% de la population et donc c'est normal qu'on les retrouve à cette juste proportion dans les programmes.

De même pour les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, il faut que les médias reflètent davantage la diversité de la société c'est comme ça qu'on recréera la confiance entre les téléspectateurs et les médias.

L’Arcom publie tous les ans un baromètre de la diversité avec un certain nombre d'indicateurs qui permettent de mesurer les efforts. Pour l'outre-mer, « le pacte de visibilité outre-mer» que le service public met en œuvre est un élément très important ça nous permet, année après année, de voir les progrès qu'on réalise et les progrès qui nous restent à faire.