Hausse historique des cas de surendettement en 2024. Le nombre de dossiers déposés a augmenté de 28%. Dans son bilan annuel, l’Institut d’Emission des Départements d’Outre mer dépeint un climat d’investissement et de consommation morose, plombé par l’inflation et le coût élevé du crédit.
+ 28% de dossiers déposés
Le ralentissement économique survenu en 2023 s’est confirmé en 2024 selon l’IEDOM.
Ceux qui en souffrent le plus, ce sont les ménages les moins aisés : l’IEDOM enregistre une hausse historique des cas de surendettement.
Avec 1709 dépôts de dossiers enregistrés en un an, le nombre de foyers surendettés progresse à nouveau en 2024. En 2023, 1 331 dossiers avaient été ouverts.
Des foyers en difficulté
Selon l'IEDOM, ces chiffres ne reflètent pas forcément une mauvaise gestion financière. Entre les factures et le loyer, de plus en plus de ménages ont du mal à faire face aux charges de la vie courante.
Ces difficultés financières se traduisent aussi par une augmentation des désignations de banques pour l’ouverture de comptes (+436), c'est le nombre de banques sollicitées pour l'ouverture d'un compte.
Plus de 4 600 consultations de fichiers d’incidents de paiement ont été relevées.
La consommation des ménages est restée faible. La demande de monnaie fiduciaire (les billets et les pièces) recule de 1 %, avec 117 millions de billets prélevés.
Les entreprises en mauvaise passe
Coté entreprises, les difficultés de trésoreries sont toujours liées au remboursement du PGE, le prêt garanti par l'Etat, octroyé pendant la crise covid. Ces restructurations de PGE, de plus de 50 000 euros restent une préoccupation majeure pour les dirigeants d’entreprises en difficulté. Elles bénéficient d’une procédure renouvelée jusqu’à fin 2026.
Les demandes de médiation de crédit reculent, avec 8 saisines, contre 24 demandes en 2023. Plusieurs faits peuvent expliquer cela : le plus gros du remboursement de l’emprunt s’est fait en 2023, mais il y a eu aussi de nombreuses faillites.
Le secteur des TPE-PME, notamment dans le commerce et l'artisanat, continue de souffrir de problèmes de trésorerie et de manque d'accompagnement, avec seulement 141 demandes de soutien reçues.
Qu'en est-il de 2025 ?
L'année 2025 devrait être meilleure car les indicateurs sont positifs. L’inflation est à 1.5% et les baisses des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne permettent, d’une part, la relance de la consommation et d’autre part, le refinancement des entreprises qui peuvent à nouveau investir.
Il faut rester prudent et ne pas parler d'une relance économique et raide, car entre les signaux et leur interprétation par la société, il peut se passer un certain temps.
Au cours de l’année, l’IEDOM a sensibilisé 2 063 personnes aux problématiques liées à l’argent et à l’économie à travers 75 actions menées.