Une pollution maritime par hydrocarbures a été observée depuis ce matin sur le littoral de la commune de Saint-Philippe. A midi, deux nappes s’étaient formées, dont la plus importante s’étire sur 1,5 kilomètre de longueur.
Les investigations menées immédiatement en hélicoptère par la gendarmerie montrent clairement que ces hydrocarbures proviennent du navire Tresta Star échoué dans le secteur du Tremblet depuis le soir du 3 février. Ce déversement correspond selon toute vraisemblance à un volume de fuel qui subsistait en fond de cale (dit « impompable ») et qui s’est déversé par les brèches de la coque. 4 brèches ont été relevées par les services municipaux et la brigade de l'environnement.
Le maire de Saint-Philippe est en colère. Il espère que la journée de samedi permettra aux autorités maritimes de contenir ce début de pollution.
Olivier Rivière répondait aux questions d'Henry-Claude Elma dans le journal de 19H:
Les autorités maritimes et militaires qui s'exprimaient ce vendredi après-midi en direct sur Réunion la 1ère considèrent qu’un mètre cube de fuel mélangé à l’eau de mer s’étale sur une surface correspondant à un stade de football. Eric Mévélec, le directeur de la "Mer Sud Océan Indien" qui a pris la parole ce vendredi se dit serein.
3,5 mètres cube d'hydrocarbures se sont donc échappés des cales du Tresta Star. Le commandant de la zone maritime a qualifié cette nappe de produit "mazouteux". Pour Bruno Sciascia, "l’un des enjeux va être de surveiller l’évolution de la nappe pour avoir une idée d’où elle peut s’échouer ou est-ce qu’elle peut dériver en mer".
Le remorqueur VASILEIOS, doté de moyen de lutte anti-pollution est attendu de nouveau sur zone dans les prochaines heures. Les équipes de sécurisation et dépollution du navire de POLYGREEN seront quant à elles sur place et pourront intervenir dès que la météorologie permettra le travail à bord.
La surveillance de la pollution est coordonnée par le CROSS. Un moyen aérien des FAZSOI survolera la zone ce samedi 19 février pour repositionner les nappes. En outre, des clichés satellitaires permettront chaque jour d’évaluer très précisément l’étendue et l’évolution des hydrocarbures. L’état de la houle actuelle et sa dégradation attendue dans les prochaines heures ne permettent de déployer des stratégies de lutte efficaces en mer.
Enfin, le centre de stockage Polmar terre a été activé afin d’apporter aux communes qui en auront besoin l’appui logistique nécessaire à la lutte contre cette grave atteinte à notre environnement marin.