Une plateforme collaborative pour rapporter de petits colis de l’Hexagone en Outre-mer

Un jeune couple bordelais veut en finir avec les très couteux frais de livraison depuis l’Hexagone vers les territoires ultramarins, voire les livraisons impossibles en Outre-mer. D’ici la fin de l’année, ils espèrent proposer un service de réexpédition via une plateforme collaborative mettant en relation acheteurs et voyageurs.

Faciliter l’expédition de petits colis entre l’Hexagone et La Réunion, voilà ce à quoi travaille depuis deux ans un couple de Bordelais. Le service n’est pas nouveau, mais le concept et la méthode sont cette fois un peu différents.

 

Un service de "petits colis accompagnés"

A la différence des services de réexpédition classiques, qui ne remportent généralement pas de réel succès, leur projet apporte un plus, estiment-ils. Le principe des petits colis "accompagnés" semble, de l’avis de ses créateurs, plus sûr pour les commanditaires comme pour les convoyeurs.

Ces derniers, Mouhamed Dramé et son épouse Faranah, espèrent ainsi finaliser d’ici la fin de l’année une plateforme collaborative servant d’intermédiaire entre particuliers, à l’image d’autres plateformes du style telles que Uber, Vinted et autres réseaux sociaux. Eux le nomment le " BlaBlaCar du e-commerce ".

De nombreux sites internet ne livrent pas Outre-mer. Un acheteur peut ainsi demander en ligne sur la plateforme si une personne pourrait lui ramener un produit en vente sur un de ses sites internet. Le voyageur intéressé se met alors d’accord avec l’acheteur en fonction des dates et modalités de voyage, mais aussi sur une "récompense" au montant "encadré".

 

Une plateforme qui joue les garants

La plateforme prendra 8% sur le prix du produit pour la mise en relation de l’acheteur et du voyageur, et pour bloquer l’argent du destinataire jusqu’à sa livraison finale dans un lieu public. L’argent est stocké sur la plateforme en attendant la remise.

Pour sécuriser le voyageur, c’est lui qui va acheter le produit ", explique Mouhamed Dramé.Tout en optimisant la place dans ses bagages, le voyageur respecte de cette façon son obligation de savoir ce qu’il transporte.

 

L’avantage d’une "faille douanière"

C’est grâce à une "petite faille douanière" que le destinataire peut ainsi se faire livrer son produit sans trop de frais, il profite en effet des 1 000 euros de franchise appliquée aux particuliers qui voyagent.

L’acheteur peut ainsi acquérir un produit au prix de la métropole, sans les 30% de frais de livraison, mais moyennant une commission de 8% du prix du produit pour la plateforme et une "récompense" pour le voyageur.

Reste à savoir comment réagiront les douanes lors de la mise en place de ce concept. Leur première réaction serait qu’il s’agira d’un "service", donc taxable au premier euro, mais il leur faudra trouver un moyen de le prouver.

 

Un service à double sens

Les créateurs de la plateforme espèrent ensuite pouvoir développer le même outil dans le sens inverse, entendez des Outre-mer vers l’Hexagone, ouvrant des horizons aux PME péi.

" On a discuté avec pas mal producteurs locaux et on s’est aperçu que beaucoup de producteurs dans les Outre-mer n’ont pas de visibilité en ligne, parce qu’ils n’ont pas de système de livraison ", a constaté Mouhamed Dramé.

Si la première étape de leur projet est validée, à savoir l’expédition depuis l’Hexagone, la plateforme proposera à tous ces producteurs ultramarins un " espace en ligne sur la plateforme où des voyageurs pourront acheter et livrer leurs produits " en sens inverse, ajoute-t-il.