C'est dans un hôtel d'Halifax que se sont ouvertes les négociations entre canadiens et français.
La délégation tricolore est menée par un négociateur diplomate de la Direction Générale des Affaires maritimes, de la Pêche et de l'Aquaculture venu d'Hexagone. L'accompagnent des acteurs socio-économiques et politiques de l'archipel : président du Conseil territorial, chef des Affaires maritimes, Ifremer, scientifiques, mais aussi des représentants d'A Mare Labor, société d'économie mixte montée pour relancer la pêche sur Miquelon, ainsi que l'armement SPM Océan qui est pour l'heure le seul à pêcher le flétan blanc avec son bateau Terra-Neuvas .
La délégation canadienne, forte d'une quinzaine de membres, est menée par le directeur général de Pêche Ocean Canada, institution fédérale responsable de la protection des eaux et de la gestion des ressources halieutiques et océaniques.
Le flétan blanc, pêche lucrative canadienne
Le flétan blanc est largement exploité dans les Provinces maritimes de l'Atlantique de nos voisins canadiens : sa pêche représentait en 2022 près de 59% de la valeur produite annuellement en Nouvelle-Ecosse.
Du côté de Saint-Pierre et Miquelon, sa pêche est plus tardive, depuis 2010. Si la volonté existe d'utiliser le quota attribué aux pêcheurs de l'archipel, un manque d'équipement et une restriction de débarque au Canada des prises françaises freinent l'exploitation.
Les canadiens souhaiteraient une cogestion de l'espèce avec la France. Les pêcheurs de l'archipel craignent de leurs côtés de voir leur quota actuel de 350 tonnes restreint, en parallèle à une restriction de débarque au Canada pour leurs prises.
Des quotas que la délégation française compte bien défendre.
Les Canadiens pour un "partenariat durable" ?
A l'issue de cette journée où aucune communication officielle n'a été faite, le Canada s’engage, je cite, « à travailler avec ses partenaires internationaux pour assurer la durabilité à long terme de la pêche au flétan » et espère « conclure une entente qui assurera la conservation et la gestion du stock ».
Pour l'heure en tout cas, aucun accord scellé.
Aujourd’hui la crainte majeure des professionnels de Saint-pierre et Miquelon serait de perdre leur TAC (Taux de capture autorisés qui est de 350 tonnes par an) face à des Canadiens souhaitant une cogestion de l’espèce. Ces-derniers pourraient donc avoir l’avantage sur la répartition de futurs quotas. Un schéma qu’il serait préférable d’éviter pour le futur de la pêche au flétan blanc.