C'est une nouvelle journée d'audience pour le tribunal criminel de Saint-Pierre et Miquelon. Depuis le début de la semaine, la cour et les jurés sont réunis pour entendre les différents témoignages liés à l'affaire Kieran Beck, victime d'un coup de couteau en août 2020.
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Après une journée très éprouvante pour les parties civiles avec les témoignages émouvants de la famille de la victime et des témoins, hier jeudi c'était au tour de l'accusé et de sa mère, en visio-conférence, de prendre la parole.
Le profil de l'accusé dressé par sa mère
La mère de l'accusé est revenue sur la "générosité" et sur la "naïveté" de son fils de 22 ans. Elle a évoqué "son talon d'achille, les filles [...] ce qui a pu lui valoir des ennuis avec les autres garçons à Saint-Pierre".
Je suis une maman. Perdre un enfant, c'est la pire des choses. Nous avons été soulagés que Kieran s'en sorte.
La mère de l'accusé.
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La mère de l'accusé parle aussi du "harcèlement dont son fils a fait l'objet". Une mère qui "n'excuse pas son fils", qui se dit "en colère", et qui se pose ces questions : "Si il n'était pas descendu" et "s'il n'avait pas fait ce geste, que ce serait-il passé ? Seul contre quatre personnes. Il aurait pu mourir aussi".
Elle précise également "qu'une plainte a été déposée pour un guet-apens", avant d'ajouter "nous n'en avons jamais entendu parler".
Derrière son écran, en visioconférence, elle évoque aussi "les remords de son fils" et a tenu à redire à la famille Beck, à la mère de Kieran, combien elle "était désolée".
Retour sur cette matinée d'audience avec Martine Briand :
L'accusé à la barre pendant plusieurs heures
L'audience se poursuit l'après-midi. C'est au tour de l'accusé de s'exprimer. 2h30 d'interrogatoire où le jeune homme semble sûr de lui. Le président du tribunal et l'avocat général ne semblent pas l'impressionner.
L'accusé insiste sur la persécution dont il se sent victime depuis son arrivée à Saint-Pierre, en 2020. Concernant l'utilisation du couteau, il était méfiant et parle d'un geste réflexe après un coup qu'il aurait reçu de Kieran Beck. Coup que ni les témons, ni les constatations médicales ne relèvent.
J'ai eu l'idée la plus stupide de ma vie.
L'accusé devant la barre.
Pour l'avocat de la partie civile, l'attitude de l'accusé relève d'un manque d'empathie, "d'une forme d'indescence". Remarque que la défense conteste. "Il a eu de cesse de demander la situation sanitaire de monsieur Beck (...) il s'est toujours inquiété", souligne maître Job.
En face, maître Pouillaude insiste : "les raisons n'excusent pas le geste, il y a eu une intention d'homicide (...) il faut que chacun reste à sa place. Il y a un accusé et une victime".
Retour sur cet après-midi d'audience avec Martine Briand :