Après plus de dix ans d’étude, la Saint-Pierraise Athénaïs Dipito va soutenir sa thèse en médecine légale

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Les études de médecine ne sont jamais un long fleuve tranquille. Athénaïs Dipito en sait quelque chose. Après avoir entamé son cursus à l'Université Catholique de Lille, poursuivi ses études en médecine légale à Marseille, la jeune femme s'apprête à soutenir sa thèse en octobre prochain.

Les semaines étaient déjà intenses, mais les prochaines risquent de l'être encore plus pour Athenaïs Dipito. À ses gardes aux urgences et à ses activités liées à sa spécialisation en médecine légale, s'ajoute la soutenance de sa thèse prévue en octobre prochain. En d'autres termes, la femme de 29 ans ne chôme pas. "J'ai un peu l'impression de mener une triple vie en ce moment", explique-t-elle. "Je dois finaliser ma thèse le plus rapidement possible, mais aussi m'occuper de ce qu'il y a autour. Préparer mon pot de thèse, trouver un lieu, un traiteur mais aussi un logement pour mes amis et ma famille qui viennent de loin."

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Sans oublier l'exercice en lui-même, qui ponctue près de dix ans de dur et intense labeur. Le stress est donc à son comble pour la Saint-Pierraise. D'autant plus qu'elle n'est pas particulièrement à l'aise avec les grandes tirades à l'oral. "Je n'aime pas vraiment ça. Après tu sais bien que quand tu fais médecine, tu dois faire une thèse. C'est toujours un moment important."

"Je n'étais pas une grande bosseuse au lycée."

La présentation de son sujet "Le don du corps à la science, état des lieux en France et en Union Européene", ponctuera donc plus de dix ans de dur et intense labeur. Pourtant, la jeune femme se souvient que le chemin n'était pas tout tracé. Débarquée à Lille en 2013 à l'université Catholique* après avoir obtenu son baccalauréat à Saint-Pierre, Athénaïs a dû s'adapter à une vie loin des siens. Mais aussi à une charge de travail démentielle. "Je n'étais pas une grande bosseuse au lycée. Je n'aimais pas ça. C'est pour ça que j'ai redoublé ma première année. La charge de travail était compliquée pour moi. Il fallait travailler dix à douze heures par jour."

Heureusement, la spécificité de sa faculté joue pour elle. En classe, elle se retrouve en comité restreint comme à Saint-Pierre. Athénaïs se lie d'amitié avec des jeunes gens qui vivent plus ou moins les mêmes situations. "À Lille, il n'y a pas autant de monde que dans les autres facultés. On a été divisés en petits groupes. Je me suis donc retrouvée avec des personnes qui venaient aussi des outre-mer. Forcément, il ne pouvait pas rentrer voir leurs parents le week-end, ils étaient confrontés aux mêmes problématiques que moi."

Et finalement, grâce à un programme spécifique établi par son père, Athénais valide sa première année. Elle enchaîne et passe chaque étape. De l'internat à la spécialisation pour en arriver jusqu'au doctorat aujourd'hui. "Mon père m'a fixé un rythme. Ça m'a bien aidé. J'ai aussi compris qu'il fallait que je m'accorde des moments de pause, pour être plus productive ensuite. Aller au cinéma, boire un verre avec des amis, puis reprendre le travail ensuite."

Sa spécialisation en médecine légale

À l'heure de la spécialisation, Athénaïs n'a pas d'idée. Pas assez bien classée pour poursuivre en chirurgie, son premier souhait, la jeune femme va finalement suivre les conseils de sa mère et se diriger vers la médecine légale. "Notre mère nous connaît parfaitement. J'ai donc suivi son conseil. Elle a pensé que ça allait me plaire. Je ne connaissais pas trop, je me suis renseigné, et j'ai foncé. Je pouvais changer après si ça ne m'allait pas. Mais j'ai adoré."

La machine est en marche. Et ce malgré les a priori vis-à-vis de sa spécialisation. La mort peut heurter. Mais la Saint-Pierraise, elle, apprécie le rapport à l'anatomie de son métier. "C'est de la médecine, sans trop en être. On révise beaucoup l'anatomie, et j'aime beaucoup. Et puis, autour de ça, il y a beaucoup de réflexion."

Si tout se passe bien, dans quelque temps, l'interne pourra se faire appeler docteur Dipito. Quoi de plus belle concrétisation, pour une enfant qui rêvait de devenir médecin en jouant au jeu de société Docteur Maboul ?