Finie la vie de chien pour les beagles ?

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S’il représente le chien idéal pour accompagner les chasseurs lors de leurs sorties, le beagle n’a cependant toujours pas eu la côte dans les maisons. Aujourd’hui, cette tendance s’inverse doucement mais sûrement.

C'est la fin de l'été à Saint-Pierre et Miquelon. Les enfants ont repris le chemin de l'école, les plus grands retournent au travail, et les chasseurs entrent dans une période particulièrement active. L'occasion pour les chiens d'arrêt et les pisteurs d'accompagner leurs humains dans les sentiers, bois et autres chemins non balisés propices à l'activité. Parmi eux, les beagles réputés pour leurs flairs.

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Malgré leurs indéniables qualités pour la chasse, la race reste parfois mésestimée. "C'est vrai, ils avaient et ont encore parfois la réputation d'être un chien bête et de ne pas sentir bon", concède Bénédicte Schonoover la présidente de SPM 3A.

Évidemment si on laisse les chiens dans un parc à plusieurs, n'importe quelle race serait malodorante. Ce sont des chiens intelligents, avec leurs propres caractéristiques. Mais il ne faut pas en faire une généralité.

Bénédicte Schonoover

Parcs à chiens et regain d'amour

Bénédicte connaît bien la race. Actuellement, pas moins de neuf beagles sont accueillis chez SPM 3A. "Avec les Labradors, ce sont les chiens que l'on recueille le plus. On essaye de les placer localement, mais ce n'est pas forcément simple." Alors pour désengorger les boxes et permettre l’accueil de nouveaux chiens au refuge, SPM 3A travaille avec Beagle Paws, une association de Saint-Jean de Terre-Neuve spécialisée dans la protection de ces chiens.

Toutefois, les mentalités évoluent. Avant majoritairement installés dans des parcs extérieurs, il est maintenant courant de les retrouver dans les maisons, bien au chaud. C'est le cas de Steve Fouchard, heureux propriétaire de Plume, une beagle, et Onyx, une beagle setter. "J'ai eu mon premier beagle en 2003. Et ma compagne m'a dit aussitôt qu'il était hors de question qu'il soit dehors."

Steve Fouchard aime se promener avec ses deux chiens à Langlade.

Et il l'assure, les avoir auprès de lui, dans la maison, rendent ses chiennes beaucoup plus fidèles et bien plus performantes à la chasse. "Ils chassent pour toi. Puis ils sont beaucoup plus en forme que ceux qui sont en parc. Ils sortent toute l'année, je les promène dès que je rentre du travail. Forcément, un chien en parc qui ne sort pas de l'année ne sera pas très affûté une fois la chasse ouverte. Après, il y a des chiens qui sont très bien traités en parc aussi, avec des abris au chaud pour l'hiver."

"Si on prend le temps, ce n'est pas plus dur à éduquer qu'une autre race"

Oui, le beagle est un chien fugueur, un brin collant, un peu gourmand. Mais tout ça, pour Renaud Arthur, éducateur canin, ce n'est pas grand-chose à côté de l'affection qu'ils peuvent donner à leurs maîtres. "Ils sont très doux et très affectueux. Ils sont aussi très bien avec les enfants."

Selon lui, les caractéristiques négatives de la race sont avant tout-liées à son instinct, bien prisé des chasseurs de l'archipel."Ici, les beagles ont des instincts de chasseurs surdéveloppés, il faut le savoir. Les chasseurs ont fait reproduire les chiens avec le plus de flair entre eux." 

Les deux chiens, ici bien au chaud, sont d'excellents chasseurs.

Et pour ceux qui souhaiteraient adopter un beagle qui était en parc autrefois, il est tout à fait possible de l'éduquer. Et ce, sans trop de difficulté. "Si on prend le temps, ce n'est pas plus dur à éduquer qu'une autre race. Il faut que le chien se dépense. Lui trouver des activités à faire, y compris du pistage. Et surtout lui mettre des règles dans la maison. Ce sont des chiens qui sont habitués à vivre en meute. Il faut du temps pour l'habituer à être seul. Ce ne sont pas des robots."