C'est un sujet sensible qui revient sur la table : la desserte de marchandise entre l’archipel et le Canada. Pour comprendre de quoi il s’agit, il faut revenir en 2022. À l’époque, plusieurs contentieux existent sur ce sujet entre l’Etat et la Collectivité territoriale. C’est pourquoi le tribunal administratif de Saint-Pierre et Miquelon avait engagé une médiation qui a abouti le 19 décembre 2022 à une convention conclue entre les deux parties. C’est cette dernière qui vient d’être résiliée, mais pas de panique, cette décision prendra effet dans deux mois.
Que contient cette convention ?
Elle concède à la Collectivité territoriale le droit de mettre en place un service de transport de petit fret entre Saint-Pierre et Fortune, grâce à ses deux ferries qui exploitent cette liaison très régulièrement. Mais précision importante, ce service n’est autorisé qu’à titre expérimental.
Concrètement, les habitants et commerçants de l’archipel peuvent faire livrer leurs colis à Fortune, c'est ensuite la collectivité qui se charge de les acheminer vers Saint-Pierre.
Cette décision judiciaire n’est pas du goût du président du Conseil territorial, Bernard Briand, que nous avons interviewé vendredi après-midi :
Que reproche-t-on à SPM Ferries ?
TSI, TSM, TMS. Ce sont trois sociétés privées de transport qui appartiennent toutes au groupe Girardin. Elles ont présenté devant le tribunal trois recours dont un qui conteste cette convention. Elles estiment avoir été évincées après la médiation de décembre 2022.
Le tribunal leur a donc donné raison sur le fait qu'à cette époque, l'élaboration de la convention n’a été précédée d’aucune procédure de publicité et de mise en concurrence.
Nous avons tenté de joindre le groupe Girardin, qui pour l’instant, n’a pas répondu à nos sollicitations.