Les derniers jours de vacances scolaires sonnent l'approche du départ de plusieurs enfants de l'archipel. D'autres partis en vacances dans l'hexagone, chez un parent ou grand-parent vont quant à eux revenir. La situation semble des plus habituelles, pourtant la logistique de voyage est devenue complexe.
Des compagnies aériennes qui oscillent entre réticence et dysfonctionnement
Ce sont surtout les trajets via Montréal qui posent problème. Air Saint-Pierre prend en charge les enfants mineurs non-accompagnés à l'aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche jusqu'à leur descente de l'engin. Le service proposé s’adresse aux enfants de 5 à 12 ans non révolus, des places leurs sont d’ailleurs attitrées à l’arrière de l'avion, à proximité du personnel de cabine.
Pour faire accompagner leurs enfants, les parents doivent compléter un document en amont pour préciser le nom de l’accompagnant à l’aéroport de départ et celui de la personne récupérant l’enfant à son arrivée. Dans le cas des vols indirects effectués avec Air France, Air Saint-Pierre nous précise par téléphone faire appel à un prestataire pour la prise en charge des jeunes passagers lors de leur escale à Montréal.
Si en théorie, l’offre existe, la pratique semble, elle, plus compliquée. À Saint-Pierre et Miquelon, les agences de voyage ne sont plus en mesure de proposer des trajets avec accompagnement. Pour les escales à Montréal, les familles lancent des appels sur les réseaux sociaux afin de trouver des accompagnateurs volontaires.
Le ras-le-bol des familles
Refus de prise en charge des enfants par Air France depuis Montréal voire même au départ de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, ou bien impossiblité de continuité du service entre le vol Air Saint-Pierre et le vol Air France, les témoignages de particuliers sont multiples. Le constat est lui unanime : la situation est intenable.
Une famille a décidé de monter au créneau en réunissant plusieurs témoignages, afin de les transmettre aux acteurs publics. Pour l'heure, le problème a été signifié au député et au sénateur de l'archipel.
Les parlementaires saisis
Par téléphone, Stéphane Artano et Stéphane Lenormand nous confirment tous les deux avoir été sollicités par les familles. Depuis, le sénateur est dans l'attente d'une réponse de la part d'Air France, de son côté, le député a adressé un courrier le 16 août dernier à la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile)
Il faut bien voir qu'aujourd'hui on a de plus en plus de familles recomposées avec parfois des gardes partagées
Stéphane Lenormand, député de Saint-Pierre et Miquelon
Contactée, la préfecture confirme être au courant de la problématique. Le reportage d'Élise Marné et de Jérôme Anger