C'était le 17 février dernier. Un avion Bombardier de la compagnie Delta Air Lines glissait et se retournait à son atterrissage sur l'une des pistes de l'aéroport Pearson de Toronto. À son bord, 76 passagers et 4 membres d'équipage. Sous le choc, la carlingue s'enflammait. Heureusement, pas de morts et un bilan comptabilisant seulement 21 blessés.
Même si une enquête a bien évidemment été ouverte avec examen notamment des boîtes noires de l'appareil, ce sont surtout les mauvaises conditions météorologiques difficiles régnant sur le secteur qui ont été données comme cause de ce spectaculaire accident : vents violents, températures glaciales et tempêtes de neige avec plus de 50 centimètres déposés.
Quand la DGAC entre en piste à l'aéroport de Saint-Pierre
Neige, verglas, pluies verglaçantes...autant d'épisodes météorologiques qui peuvent représenter des dangers potentiels pour les avions sur cet aéroport en période hivernale. Alors une dizaine d'agents de la Direction Générale de l'Aviation Civile veillent au grain. En liaison avec le service local de Météo France, ils ont pour mission d'anticiper ces évènements et de faire en sorte que l'unique piste longue de 1 920 mètres soit préparée, dégagée et apte au décollage ou à l'atterrissage.
Rôle d'autant plus important que les liaisons aériennes pour arriver ou partir de l'île ne sont pas aussi nombreuses que dans d'autres aéroports. Et qu'une seule compagnie dessert l'archipel, Air Saint-Pierre. Un vol annulé ou retardé, et c'est toute une succession d'impacts pour les voyages professionnels ou personnels des passagers. Et en hiver, c'est moins d'une quarantaine de vols qui sont à assurer entre Saint-Pierre et Miquelon d'abord, l'autre île de l'archipel en desserte inter-îles, mais aussi avec les aéroports canadiens de Saint-Jean de Terre-Neuve, Halifax (Nouvelle-Ecosse) ou Montréal (Québec), seules portes de liaisons avec l'Hexagone ou le reste du monde.
À lire aussi : la desserte aérienne entre Saint-Pierre et Miquelon menacée
Garantir les liaisons aériennes entre l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon et le continent nord-américain fait partie des obligations donc pour maintenir la continuité territoriale et assurer les correspondances.
Mais aussi un rôle de santé publique : il s'agit de permettre aussi le transport des personnes nécessitant des soins médicaux spécialisés ou urgents qui n’existent pas sur l’archipel (avec si besoin donc une évacuation sanitaire aérienne vers le Canada ou l'Hexagone).
Le reportage à l'aéroport Pointe-Blanche de Saint-Pierre de Leïla Derouet et Jérôme Anger :