Malgré une mise en beauté à l’automne dernier, le Cessna de la compagnie Air Saint-Pierre arrivera prochainement à bout de souffle. Ce n’est pas une information nouvelle. En revanche, ce sont les conséquences de la disparition de cet équipement qui inquiètent aujourd’hui. Le maire de Miquelon-Langlade, Franck Detcheverry a relayé sur les réseaux sociaux un courrier de la compagnie locale destinée au préfet à ce sujet.
Une importance dans les liaisons inter-îles
Desserte inter-îles, évacuations sanitaires, liaisons estivales avec les Îles de la Madeleine et vols de calibrations, voici la liste des prestations aujourd’hui assurées par le Cessna d’Air Saint-Pierre. Des missions à l’avenir incertain, si le petit avion de la compagnie disparaît. Dans un courrier datant du lundi 10 février, le PDG de la compagnie locale Benoit Olano interpelle le préfet de Saint-Pierre et Miquelon Bruno André quant à la relève de cet engin.
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Ce dernier effectue entre 600 et 700 heures de vol par an et ce n’est pas un secret, la date de fin de service de ce petit avion de 8 places datant de 2004 approche. En mars 2023, Benoit Olano anticipait déjà sur notre antenne, dans l'émission Commentaire, la difficulté future à renouveler cet équipement :
Le problème c'est que sur le marché il n'y en a vraiment pas beaucoup de cette capacité là, de neuf places. Car pour rester à 1 seul pilote il faut moins de 10 passagers. Mais changer d'avion ça a un coût. Et il faut reformer les pilotes, les mécaniciens...
Benoit Olano, PDG d'Air Saint-Pierre
L'inquiétude du maire de Miquelon-Langlade
Ce mardi, le maire de Miquelon-Langlade Franck Detcheverry rend publique cette communication interne, en relayant le courrier de la compagnie sur son réseau social. Contacté, le patron d’Air Saint-Pierre ne souhaite pas commenter cette publication et précise vouloir je cite « travailler sereinement sur ce dossier. ».
Pour trouver une relève au Cessna, il faudra trouver des financements. Dans son courrier adressé au préfet, Benoit Olano pose aussi l’hypothèse de l’utilisation de l’ATR pour assurer par exemple les vols interîles ou bien les liaisons avec les îles de la Madeleine. Pour l’heure en tout cas, aucune solution n’est arrêtée.
À noter que si la question de l’outil pour remplacer le Cessna est posée, le financement des vols inter-îles par la Collectivité territoriale n’est lui pas remis en question. Par mail, la collectivité nous précise qu’un point technique est prévu mercredi 12 février avec le PDG de la compagnie aérienne.
Le Préfet va réunir compagnie et élus
De son côté le préfet de l'archipel Bruno André, destinataire du courrier d'Air Saint-Pierre et qui "découvre cette information", compte réunir l'ensemble des partenaires dans les jours à venir "pour voir ce que l'on souhaite et comment on peut mettre en oeuvre des solutions". Avant de définir les conditions et possibilités de financement ans le cadre d'une obligation de service public pour les vols aériens inter-îles pour la compagnie Air Saint-Pierre :
On n'en est pas là. Là je découvre qu'un des deux avions ne devraient plus pouvoir continuer à rendre le service qu'il rend. Faut regarder techniquement et voir ce que les élus et les partenaires du territoire veulent.
Bruno André, préfet de Saint-Pierre et Miquelon