C'est l'histoire d'un voyage qui s'est décidé au dernier moment. Originaire de Saint-Pierre et Miquelon et installé en métropole à Amiens où il poursuit ses études pour devenir infirmier, Maël Kello a reçu un appel la semaine dernière de son cousin Quentin qui travaille dans une poissonerie à Biéville en Normandie.
Ce dernier lui proposait de partir en Roumanie où la France s'apprêtait à disputer face à la Suisse son 1/8 de finale de la Coupe d'Europe de football.
Partis chacun de leur côté, ils se sont retrouvés à Bucarest avec deux amis pour assister à un match complétement fou dans l'Arena Nationale, à deux pas du kop des supporters de l'équipe de France.
Les deux cousins ont eu la chance d'y rencontrer quelques proches des joueurs tricolores comme le frère de Paul Pogba, ou encore le père et le jeune frère de Kylian Mbappé.
Pour Maël Kello, l'avant-match était déjà "magique dans un stade magnifique" qui se remplissait progressivement et qui allait leur offrir un spectacle inédit avec du suspens, de l'émotion et "des frissons".
Après le premier but suisse à la 15ème minute, les deux cousins regrettaient de voir "une équipe de France un peu éteinte" mais ils étaient encore confiants à la mi-temps.
Les Bleus leur donnèrent raison à la reprise en reprenant l'avantage. "On était comme des fous après les buts de Benzema et la merveille de Pogba", se souvient Maël. La France mène alors 3 buts à 1 et les deux cousins pensent alors, comme beaucoup de supporters, que le plus dur est fait.
L'ascenseur émotionnel
Mais ce match était loin d'être terminé à Bucarest. Haris Seferovic et Mario Gavranovic allaient permettre aux Suisses d'égaliser in extremis avant la fin du temps réglementaire. Maël le reconnaît avec fair play, les helvétiques ont su "gérer parfaitement leurs actions avec des contres maîtrisés à la perfection".
Direction les prolongations pour les Bleus comme pour les deux saint-pierrais qui étaient décus mais qui avaient encore de l'espoir. "On avait déjà vu l'Espagne se faire rejoindre par la Croatie avant de l'emporter en prolongation, donc on était confiants", explique Maël.
Les filets n'ayant pas tremblé durant les prolongations, les équipes allaient devoir jouer leur avenir dans cette compétition lors d'une séance de penalty trés stressante pour Maël et Quentin. "On était submergés par l'émotion, on regardait les tirs suisses et pour les tirs français on se mettait un peu les mains devant les yeux en attendant la réaction des supporters pour savoir ce qui s'était passé", nous explique Maël.
A l'issue de la partie, tous deux étaient abasourdis par l'élimination de l'équipe de France. "On était vraiment dégouté et on arrivait pas à admettre que c'était fini". Au lieu de l'euphorie d'une soirée de qualification dans les rues de Bucarest, nos deux cousins ont pris la direction de leur hôtel pour débriefer cette folle soirée.
Ils ne sont toutefois pas prêts d'oublier cette expérience : "On a vécu des moments magnifiques, on a vu six buts, des prolongations, des penaltys et on a ressenti des émotions que l'on ne peut connaître que dans un stade. Si c'etait à refaire, on le referait sans aucune hésitation", conclut Maël pour qui "le football est plus fort que tout".