Portrait de Vincent Lanoue, petit-fils de Saint-Pierrais aux portes de la LNH

Le défenseur Vincent Lanoue porte aujourd'hui la tunique des Tigres de Victoriaville
A 18 ans Vincent Lanoue évolue chez les Tigres de Victoriaville, sa troisième équipe déjà dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Le petit-fils d'Ernest Beaupertuis n'est pas né à Saint-Pierre à Miquelon, mais son expérience canadienne peut servir aux jeunes de l'archipel.

Avant de toucher de gros salaires et de connaître les paillettes de la LNH (Ligue Nationale de Hockey), les jeunes joueurs doivent faire leurs preuves dans des championnats régionaux au niveau très relevé. C'est le cas du jeune Vincent Lanoue qui à 18ans a déjà vécu plusieurs vies au Québec.

Repêché par les Remparts de Québec
Le petit fils du Saint-Pierrais Ernest Beaupertuis est né dans la ville de Le Gardeur dans une famille où le hockey sur glace était sacré, tout comme l'équipe du Canadien de Montréal. Passionné dès son plus jeune âge, il est très tôt considéré comme un excellent patineur par ses entraîneurs avant d'être repêché lors de sa première année midgets par les Remparts de Québec. "C'était un grand honneur", se souvient-il avec émotion. À tout juste 16 ans, il enfile une tunique mythique et découvre le monde du haut niveau. 
Vincent Lanoue, entouré de sa famille, de Claude Rousseau et de Patrick Roy lors de son repêchage chez les Remparts de Québec

Un univers très concurrentiel
Sa vie change alors du tout au tout, il doit quitter sa famille et partir seul à deux heures de route pour penser, vivre et jouer hockey du matin au soir. La concurrence et les contacts sont parfois rudes lorsque l'on évolue avec des joueurs de 19 ou 20 ans qui veulent à tout prix gagner leur place en Ligue Nationale. A l'issue d'une bonne saison sur la glace, ses entraîneurs lui annoncent compter sur lui avant de l'échanger contre un joueur plus expérimenté des Foreurs du Val d'Or. Vincent n'a pas son mot à dire.

Changement de club, changement de vie
Le voilà parti à 17 ans pour une nouvelle aventure encore plus loin de chez lui. Sur place, il retrouve d'anciens amis avec qui il évoluait en midgets mais se heurte aussi à son entraîneur. D'un naturel timide et réservé, Vincent a du mal à évoluer dans un rôle qui ne lui correspond pas. Au cours de sa deuxième saison, son nom apparaît à nouveau dans la liste des joueurs échangés. Direction les Tigres de Victoriaville.

60$ par semaine
Cette saison, ses résultats sont au rendez-vous dans un groupe qui lui correspond bien. Ce défenseur a déjà marqué à 5 reprises et réalisé 22 assisstances. Il se dit bien installé dans sa nouvelle vie où le club prend en charge ses frais d'école, son hébergement, sa nourriture et même son essence. Il reçoit aussi 60$ chaque semaine. Un salaire qui l'oblige encore à travailler chaque été sans négliger sa préparation physique essentielle pour entrer dans l'arène.

La piste européenne
A 18 ans, Vincent aimerait toujours évoluer en Ligue Nationale mais il le sait, les places sont rares et très chères. Son gabarit d'1m78 pour 86kg n'a pas encore attiré de grosse écurie. Qu'à cela ne tienne, il dispose toujours d'un autre rêve d'enfant, celui d'évoluer en Europe. Il pense aujourd'hui à se trouver un agent pour y parvenir, voyager et vivre pleinement de sa passion, mais loin de sa famille. Dans tous les cas, il le dit, "il faut faire des sacrifices pour progresser vers le haut niveau."
 
Pour en savoir plus et entendre Vincent Lanoue donner aussi des conseils aux jeunes hockeyeurs de Saint-Pierre et Miquelon, écoutez ce portrait signé Mathias Raynaud