Ce lundi 17 avril, le capitaine du bateau de pêche Villa Nores a été autorisé par le parquet de Saint-Pierre à appareiller.
L'enquête se poursuit pour "homicide involontaire dans le cadre du travail".
Pour rappel, le battant pavillon espagnol était à quai depuis samedi 15 avril à Saint-Pierre. Il avait débarqué sur le port avec, à son bord, le corps d'un marin indonésien décédé.
Le capitaine et l'équipage du Villa Nores avaient été auditionnés samedi 15 avril pour en savoir plus sur les circonstances de ce décès.
Un accident survenu en mer
L'accident se serait produit dans les eaux internationales de l'Atlantique Nord entre Saint-Pierre et Miquelon et le Canada.
Selon les déclarations de Javier Touza, président de la Coopérative des armateurs de Vigo en Espagne (Group Nores Marin) à nos confrères de Radio Pontevedra , "le marin pêchait sur le pont lorsqu'il a été heurté par un bloc". La victime aurait été heurtée à la tête selon les premiers témoignages. La Procureure de la République de Saint-Pierre et Miquelon Isabelle Arnal a confirmé le choc apparent sur le corps.
Toujours selon nos confrères espagnols, plusieurs marins avaient dénoncé les mauvaises conditions de travail et l'état du navire Villa Nores voici quelques mois, avec notamment "des problèmes de coque". L'armateur avait démenti la chose, mais le bateau avait été mis en réparation dans le port de Vigo avant de repartir vers la zone de pêche de l'Atlantique Nord le 16 mars dernier.
Voici un peu plus d'un an, en février 2022, un autre navire de cette Coopérative d'armateurs de Vigo, le Villa de Pitanxo identique au Villa Nores, avait coulé à 450 kilomètres au sud-est de Terre-Neuve, noyant 21 des 24 marins à bord.
Une solidarité mise en place pour les marins de Villa Nores
Selon la Collectivité Territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon, à leur arrivée, "la solidarité a été de mise" pour les marins du bateau de pêche Villa Nores. "Ce sont six marins qui se sont présentés spontanément à nous. Ils avaient froid et voulaient un endroit pour se réchauffer" détaille Vincent-Sosthène Fouda, du Pôle Jeunesse et Solidarités.
Compte tenu de l'arrivée tardive des marins, "nous avons pensé nous retrouver dans le domicile d’un de nos collègues. Là, les travailleurs sociaux, l’assistant de service social et la psychologue ont préparé du café et trouvé des vêtements chauds pour les jeunes marins. Ils leur ont aussi offert une connexion Wi-Fi pour qu’ils puissent communiquer avec leurs familles".
Cet accueil spontané a permis aussi d’ouvrir une réflexion sur ce qui pourrait être fait sur l’archipel en terme d’accueil d’urgence.
Vincent-Sosthène Fouda, Pôle Jeunesse et Solidarités à la Collectivité Territoriale