Les chauves-souris, un animal méconnu et peu documenté à Saint-Pierre et Miquelon

Vous en avez peut-être observé à la tombée de la nuit dans l'archipel. Et pourtant, à Saint-Pierre et Miquelon, très peu d'informations ont été collectées sur les chauves-souris. En ce sens, Nathalie de Lacoste de France Nature Environnement a rédigé un état des lieux des connaissances liées aux chiroptères sur le Caillou. "Je suis venu à Saint-Pierre et Miquelon pendant une année. L'objectif, c'était de poser un détecteur pour faire de l'acoustique. On ne les voit pas toujours, mais avec la fréquence et ce dispositif, on peut les entendre, donc les recenser. C'est un peu une introduction aux chiroptères sur le territoire."

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Accompagnée par Daniel Abraham et Roger Etcheberry pour effectuer un travail qualitatif, la naturaliste a effectué 19 nuits d'écoute. Et a aussi voulu faire participer la population locale. Pour un résultat assez positif. "J'ai posté un sondage sur Cheznoo pour savoir si l'animal a été observé ici. Puis on a capté une espèce, lasiure cendré, qui n'avait jamais été recensée jusqu'ici. On s'est aussi aperçu que trois espèces sur cinq sont migratrices, et qu'elles transitent ici pour redescendre vers le sud quand vient l'hiver."

"J’aimerais qu'elles soient protégées"

Aujourd'hui, le sujet est plus que d'actualité puisque Nathalie de Lacoste est impliquée dans un projet national à grande échelle. Un projet porté par la Société française pour l'étude et la protection des mammifères. "En ce moment, c'est le volume sur les chauves-souris "L'Atlas des chauves-souris de France" pour lequel je compile les données pour Saint-Pierre et Miquelon. Donc, je suis régulièrement en contact avec l'archipel. Notamment avec Franck Urtizberea qui monte un projet sur le long terme."

Mais concrètement, pourquoi s'intéresser aux chiroptères ? Pour dédiaboliser l'animal de manière générale. Non, les chauves-souris n'attaquent pas. Encore moins les humains. Mais aussi pour protéger les espèces. 

C'est vrai qu'il y a tout un imaginaire autour de cet animal... Qui est absolument faux ! Protéger les chauves-souris, c'est préserver son habitat naturel. Moi j'aimerais qu'elles soient protégées

Nathalie de Lacoste

"Je les ai photographiées un peu au hasard"

Il faut dire que la chauve-souris n'est pas un animal à la portée de tous les yeux. Particulièrement discrète, elle ne se laisse pas observer facilement. Joël Detcheverry, photographe amateur dans l'archipel, a eu la chance de pouvoir faire quelques clichés d'un murin brun. Des clichés pas vraiment préparés. "Je les ai photographiées un peu au hasard en me promenant. Aussi, je vois souvent des chauves-souris en septembre devant chez moi à Savoyard."

Si lors de vos promenades au crépuscule, vous en observeriez, vous pouvez recenser vos données ici :  https://www.spm-patrimoine-naturel.fr/web/home