La colère des éleveurs miquelonnais face aux inondations de leurs terres agricoles

Après les précipitations du week-end dernier, la zone agricole du village de Miquelon se retrouve une fois de plus inondée. Une situation qui met en péril l’activité des éleveurs locaux.
Les poules de La volière des îles et les moutons de la Ferme de l’ouest ne sont pas prêts de sortir au grand air cette semaine. La zone agricole de Miquelon, située à l’ouest du village, fait face à de nouvelles inondations.
 

“Du jamais vu”


Si le phénomène est récurrent dans un secteur situé au-dessus de la nappe phréatique, la situation a empiré cette semaine aux abords des bâtiments où sont élevés des poules, des canards et des brebis.

Pour les éleveurs locaux, “c’est du jamais vu”, et leur inquiétude grandit au vu des conditions météos annoncées.
 

Des élevages menacés


Avec ses enclos inondés, Franck Detcheverry est en colère. Il ne peut pas faire sortir ses 2400 poules pondeuses et ne compte pas ses heures de travail pour remettre en état son terrain en proie aux caprices de dame nature.
 

“Tout le travail qu’on fait est vain, on a tout le temps du souci. Ce n’est pas une situation pérenne” - Franck Detcheverry, gérant de la Volière des îles


Non loin de là, l’exploitation de Thierry Gautier doit faire face à la même situation. Le risque de voir un jour l’étable les pieds dans l’eau y semble même plus élevé, ce qui serait une catastrophe pour le gérant de la Ferme de l’ouest.
 

Si l’eau devait entrer dans le bâtiment, toutes les litières prendraient l’eau. Ce serait dangereux, on ne pourrait pas garder les animaux à l’intérieur ” - Thierry Gautier, gérant de la Ferme de l'ouest


Si la préoccupation des éleveurs face au risque inondation ne date pas d’hier, la situation semble avoir empiré après l’installation d’un drain à la fin de l’année 2019. 
 

Un drain qui ramène de l’eau au lieu de l’évacuer


Censé évacuer les eaux vers le ruisseau qui se dirige vers le fond de l’anse au nord-est, il semble au contraire se remplir pour inonder d’autant plus la zone agricole. 

C’est le phénomène inverse qui se produit”, selon Thierry Gautier qui, comme Franck Detcheverry, demande aujourd’hui à la DTAM et à la collectivité d’agir et d’installer dans l’urgence un système de pompes pour régler déjà ce problème à court terme.    

Le reportage de Samuel Monod et Inès Pons-Texeira :
©saintpierremiquelon