Miquelon n'a plus de boulangerie

Le 31 décembre 2018, le seul boulanger de la commune de Miquelon-Langlade a mis la clé sous la porte. Depuis, les habitants doivent faire avec l'arrivage de pain en provenance de Saint-Pierre, tous les mardis.

Elles se vendent comme des petits pains. Ici l'expression s'applique au sens propre pour les 400 boules tranchées, baguettes et ficelles livrées à Miquelon par bateau tous les mardis.

En vente dans les principaux commerces du villages, les articles de boulangeries venus de Saint-Pierre s'écoulent en moins de 2 heures.

Une ruée qui s'explique par la disparition de la seule boulangerie de l'île le 31 décembre 2018. "On n'aura jamais de pain chaud" déplore une habitante, avant d'ajouter "ça dépanne, mais ce n'est pas une solution". 

La mairie soucieuse de pérenniser la boulangerie


D'après Yannis Coste, 1er adjoint au maire de Miquelon-Langlade, le boulanger a dû faire face à la concurrence, et travailler avec du matériel obsolète. Mais il met également en cause d'autres facteurs : "C'est peut-être à cause d'un manque d'investissement financier de sa part."

La mairie envisageait de mettre à disposition un terrain pour la construction d'une boulangerie. Un projet porté lors des Assises des Outremer mais qui n'aurait pas pu aboutir en raison de l'incendie des ateliers municipaux en mars 2016.

Le 1er adjoint au maire de Miquelon-Langlade évoque également une subvention versée récemment pour le fonctionnement de la boulangerie. 

Reportage de Flavie Bry et Guillaume Desmalles

 


Un bâtiment vétuste


Luc Chenu, désormais dernier boulanger de Miquelon, précise, quant à lui, avoir injecté 30 000 euros lors du démarrage de son entreprise. 

Il a mis la clé sous la porte après plus de 6 ans d'activités à Miquelon.
Il a pris cette décision en raison de l'état du bâtiment, laissant passer des infiltrations d'eau et d'air, mais aussi à cause de l'ancienneté du matériel. "J'ai mon plafond qui se cassait la figure" se rappelle Luc Chenu.

Une véritable déception pour lui : "Je n'ai pas pu faire mieux malheureusement."

Reportage Flavie Bry et Jean-Noël de Lizaraga