"C'est une démarche importante de prendre sa santé en main, chaque personne devrait être actrice de sa santé et ne rien laisser au hasard" confie une Saint-Pierraise venue assister aux ateliers de prévention du cancer qui ont eu lieu ce samedi à la gare maritime.
Devenir acteur et actrices de sa santé, tel est l'objectif véhiculé par l'association Et la vie continue, organisatrice des manifestations d'Octobre rose dans l'archipel.
Parler pour briser le tabou
Ce samedi, de nombreuses femmes de l'association et médecins étaient présents pour répondre aux interrogations des personnes venues. Des questions qui se posent d'ailleurs plus facilement depuis quelques années.
On en est encore aux balbutiements, mais les gens commencent à parler du cancer de plus en plus. Ces trois dernières années, les tumeurs dépistées ici ont été plus petites qu'avant, au stade 1. C'est encourageant.
Dominica Detcheverry, présidente Et la vie continue
Se confier au médecin, entrer dans la sphère de l'intime, peuvent rester compliqués pour certains patients. Afin de briser les barrières en douceur, l'association a mis en place un stand de démonstration d'autopalpation avec une médecin. Une Saint-Pierraise de 43 ans a franchi le pas et est venue aux ateliers : "C'est une démarche très personnelle. Même si on palpe sur un buste artificiel, j'aurais préféré que le stand soit fermé. Cela reste de l'intime."
Comment identifier les symptômes ?
Près de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein sont dépistés chaque année en France selon Santé Publique France. Alors pour les identifier au plus tôt, la médecin présente aux ateliers ce samedi nous explique comment procéder.
Première étape face au miroir : les premiers signes du cancer sont visuels. Les femmes doivent veiller à identifier "un manque de symétrie, des éventuelles rougeurs, un effet peau d'orange ou encore une rétractation du mamelon." Après l'examen visuel, se déroule l'examen tactile. La médecin détaille : "Il suffit de lever le bras en l'air du côté du sein palpé, on vient faire des spirales avec trois doigts vers l'intérieur, puis extérieur et on fini par pincer le mamelon." Une manipulation rapide qui permet d'identifier d'éventuelles grosseurs porteuses de cancer.
Mieux connaître son corps
Commencer l'autopalpation est conseillé à partir d'une trentaine d'années. Mais ce genre d'examen est recommandé tout au long de la vie d'après la médecin présente sur place : "Ça devrait être une habitude pour qu'il n'y ait pas de tabou sur les corps. L'habitude de se palper permet, certes, de parler du cancer mais aussi d'échanger sur la connaissance de son corps."
À ce sujet, la parole se libère aussi et les recommandations de l'association Et la vie continue semblent trouver un écho auprès des Saint-Pierraises.
J'ai déjà fait des visites de contrôle et je fais l'autopalpation mais sans connaître véritablement les techniques. J'ai appris via les flyers de l'association, mais échanger avec le médecin permet de rendre cela bien plus concret.
Habitante de Saint-Pierre, 43 ans
Les hommes aussi concernés
Si le cancer du sein touche principalement les femmes, 1 % des hommes est aussi concerné. D'autres types de cancer sont majoritairement masculins : celui des testicules et de la prostate. Pour les identifier, un stand de prévention était aussi organisé ce samedi à la gare maritime.
Avec l'âge, des questions commencent à se poser. Je suis là pour apprendre à repérer les symptômes. Si on a une petite boule, on ne sait pas trop ce que c'est...Ça me préoccupe pour dépister potentiellement plus tôt.
Habitant de Saint-Pierre, 51 ans
La prévention pour les cancers masculins débutera à partir du mois de novembre dans l'archipel dans le cadre de "Movember", mois consacré à la santé des hommes après Octobre rose.
Le reportage de Martine Briand et de Solène Anson :