Ce vendredi soir, devant le fronton basque, les balles fusent des palas de Kemen Goïcoechea et Samuel Detcheverry puis s’écrasent inlassablement sur le mur. Les gestes sont précis, presque mécaniques et le son de la petite boule de gomme frappée par la raquette en bois s’apparenterait presque à une petite musique.
Ce soir-là, la paire est venue "travailler les gammes" en vue de la semaine de tournoi qui se profile. "On voulait faire un petit entraînement, en jouant contre une équipe novice", explique Kemen. "Ça va nous permettre de travailler nos gestes, d’être concentrés sur notre technique et d’être plus relâchés." Cette année, c'est la première fois que les deux joueurs évolueront ensemble. Alors forcément, le binôme est en quête de repères.
En fait, on a joué au trinquet ensemble toute l'année. Et nos binômes respectifs ne pouvaient pas jouer cette année. J'ai directement pensé à Kemen.
Samuel Detcheverry
Des ambitions élevées
Sur le terrain, les longs segments fins de Kemen 23 ans tranchent avec l'allure charpentée de Samuel 42 ans. Lors du tournoi, le cadet jouera devant, l'aîné derrière. Une complémentarité que les deux essayent de cultiver avec un objectif : l'attaque. "Je pense qu'on est une équipe offensive", réfléchit Kemen quand on lui demande son style de jeu. À côté Samuel rajoute : "On va beaucoup à la volée et on essaye d'être agressifs. Parfois, on se retrouve nous deux à la volée."
Entreprenants, il faudra l'être pour atteindre les objectifs fixés lors de cette compétition. "Si on ne va pas en demi-finale, ça sera une vraie contre-performance. Il faudrait que l'on perde trois matchs." Alors, pour cela, les deux compères bossent sur leurs points faibles. La volée pour Kemen, le flanc gauche pour Samuel, les détails seront importants afin de gagner leurs parties. "L'important c'est d'être bien placés pour compenser. Agresser avant d'être agressés."
Une première défaite face aux frères Choï
Pour leur premier match, la nouvelle paire avait fort à faire. Opposés aux frères Choï, tenants du titre, les deux compères se sont lourdement inclinés (15 à 30). Mais pas de quoi entacher la confiance de Kemen, qui se projette déjà sur le prochain match. "On n'a tout simplement pas été bons. Il y avait mieux à faire mais ça arrive. Maintenant, on reste focus pour les prochains matchs."
Samuel, de son côté, reste pragmatique. En effet, ce passionné de pala est souvent embêté par son dos : il veut surtout rester en bonne santé pour se faire plaisir. "Je me suis fait opérer d'une hernie discale. Certains médecins ne voudraient même pas que je sois là. Donc je veux déjà finir le tournoi, ça sera déjà bien."