En début de semaine, Pierre Desdouets a dû quitter Moncton et rentrer à Saint-Pierre, alors qu’il devait entamer une lourde chimiothérapie au centre hospitalier Dr Georges-L.-Dumont. Un problème administratif serait à l’origine de cette interruption soudaine. SPM 1ère fait le point.
Tensions au sein du service d'oncologie du centre hospitalier de Moncton, problèmes d’assurances, factures impayées par la Caisse de Prévoyance Sociale de Saint-Pierre et Miquelon… Plusieurs arguments ont été avancés pour justifier le retour prématuré de Pierre Desdouets dans l’archipel, malgré la gravité de son état, un cancer avancé à l’estomac.
Qu’en est-il réellement ? Difficile de démêler le vrai du faux. Ce vendredi, les médecins du CHU de Moncton, l’organisme qui les assure ainsi que l’administration de l’établissement hospitalier n'ont pas souhaité répondre à nos questions. Mais plusieurs témoignages apportent un nouvel éclairage.
Pourtant, le liquide toxique, qui doit s’attaquer aux tissus cancéreux, ne sera pas injecté. Les médecins suspendent le protocole au dernier moment. Pour Jean-Pierre Desdouets, tout s’arrête "à cause d’une remarque d’une personne de la CPS à un chirurgien thoracique, suite à la pause d’un stimulateur cardiaque sur un patient de Saint-Pierre."
"Si ça s’était mal passé, il aurait pu finir devant le tribunal" rapporte-t-il. Ce sont ces menaces qui auraient conduit les médecins canadiens à suspendre le traitement et à vérifier qu’ils étaient bien assurés pour les patients de Saint-Pierre et Miquelon.
Luc Foulem dit regretter que le traitement de Pierre Desdouets ait été interrompu mais, selon lui, "on ne peut pas contourner la démarche de ratification d'une entente dans le but d'assurer de garder quelqu'un sur place pour demander des soins."
En d’autres termes, les médecins ne sont pas autorisés à traiter les patients de Saint-Pierre et Miquelon tant qu’une convention n’a pas été signée avec les autorités de santé françaises. Cette convention aurait été réclamée par l’ACPM, l’Association Canadienne de Protection Médicale. Sa signature pourrait n’intervenir que dans un mois et demi.
Ce que craint l’ACPM, ce sont des poursuites devant les tribunaux étrangers, d’après le Dr Hubert Dupuis, le président de l'organisme Egalité Santé en français. L’association qui assure les médecins du CHU de Moncton, explique, sur son site internet, schéma à l’appui, les règles à respecter par les établissements de santé.
Aucun problème lorsqu’il s’agit d’urgences, les médecins sont couverts. En revanche, dans les autres cas, l’ACPM exige la signature d’une convention bien spécifique afin que les éventuelles poursuites soient intentées au Canada ou qu’elles relèvent de la loi canadienne, et non pas de la justice d'un pays étranger.
Le directeur de la CPS, Olivier Corbobesse, avance également des problèmes internes à l'hopital. Une surcharge de travail qui entrainerait de grandes tensions, notamment au sein du service d'oncologie.
Hier soir, les évacutions sanitaires vers Moncton ont été suspendues. La famille Desdouets s'inquiète. Elle espère que la chimiothérapie pourra débuter rapidement. Au Canada, le ministre de la santé du Nouveau-Brunswick se serait saisi du dossier.
Les explications en images de Stéphane Bry :
Qu’en est-il réellement ? Difficile de démêler le vrai du faux. Ce vendredi, les médecins du CHU de Moncton, l’organisme qui les assure ainsi que l’administration de l’établissement hospitalier n'ont pas souhaité répondre à nos questions. Mais plusieurs témoignages apportent un nouvel éclairage.
La famille Desdouets témoigne
C’est l'un des fils de Pierre Desdouets qui s’est exprimé, jeudi soir. Jean-Pierre affirme que le traitement devait débuter le lundi 31 octobre. La veille, la procédure est enclenchée, la chambre injectable est placée sur la poitrine de son père, âgé de 71 ans. C’est par là que doit passer la chimiothérapie.Pourtant, le liquide toxique, qui doit s’attaquer aux tissus cancéreux, ne sera pas injecté. Les médecins suspendent le protocole au dernier moment. Pour Jean-Pierre Desdouets, tout s’arrête "à cause d’une remarque d’une personne de la CPS à un chirurgien thoracique, suite à la pause d’un stimulateur cardiaque sur un patient de Saint-Pierre."
"Si ça s’était mal passé, il aurait pu finir devant le tribunal" rapporte-t-il. Ce sont ces menaces qui auraient conduit les médecins canadiens à suspendre le traitement et à vérifier qu’ils étaient bien assurés pour les patients de Saint-Pierre et Miquelon.
La position du CHU de Moncton
Contacté à plusieurs reprises par SPM 1ère, l’hôpital de Moncton n’a pas donné suite. Le porte-parole du Réseau de santé Vitalité, l’entité administrative responsable du CHU Dr-Georges-L.-Dumont, a affirmé jeudi 3 novembre, à nos confrères de Radio Canada, que des négociations étaient en cours en ce moment même avec les autorités de santé françaises.Luc Foulem dit regretter que le traitement de Pierre Desdouets ait été interrompu mais, selon lui, "on ne peut pas contourner la démarche de ratification d'une entente dans le but d'assurer de garder quelqu'un sur place pour demander des soins."
En d’autres termes, les médecins ne sont pas autorisés à traiter les patients de Saint-Pierre et Miquelon tant qu’une convention n’a pas été signée avec les autorités de santé françaises. Cette convention aurait été réclamée par l’ACPM, l’Association Canadienne de Protection Médicale. Sa signature pourrait n’intervenir que dans un mois et demi.
L’Association Canadienne de Protection Médicale assure ses arrières
Ce que craint l’ACPM, ce sont des poursuites devant les tribunaux étrangers, d’après le Dr Hubert Dupuis, le président de l'organisme Egalité Santé en français. L’association qui assure les médecins du CHU de Moncton, explique, sur son site internet, schéma à l’appui, les règles à respecter par les établissements de santé.
Aucun problème lorsqu’il s’agit d’urgences, les médecins sont couverts. En revanche, dans les autres cas, l’ACPM exige la signature d’une convention bien spécifique afin que les éventuelles poursuites soient intentées au Canada ou qu’elles relèvent de la loi canadienne, et non pas de la justice d'un pays étranger.
La Caisse de Prévoyance Sociale s'explique
Ce vendredi, la CPS exprime sa surprise. La convention réclamée aurait été envoyée en juin dernier par la caisse de Saint-Pierre et Miquelon, mais n’aurait pas encore été signée par la régie qui gère l’hôpital Dr-Georges-L.-Dumont. Il s’agirait d’un document identique à celui signé avec les établissements hospitaliers de Terre-Neuve.Le directeur de la CPS, Olivier Corbobesse, avance également des problèmes internes à l'hopital. Une surcharge de travail qui entrainerait de grandes tensions, notamment au sein du service d'oncologie.
Hier soir, les évacutions sanitaires vers Moncton ont été suspendues. La famille Desdouets s'inquiète. Elle espère que la chimiothérapie pourra débuter rapidement. Au Canada, le ministre de la santé du Nouveau-Brunswick se serait saisi du dossier.
Les explications en images de Stéphane Bry :