Ce balisage a été effectué dans le cadre du projet Flamenco (FLétan Atlantique : Migration ENergétique et reproduCtiOn), débuté en 2018. Il est issu d’une coopération internationale entre la France et le Canada organisée par l’ARDA, Association de Recherche et de Développement pour la pêche et l'Aquaculture.
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"On ne connaît presque rien sur cette espèce"
Le flétan de l’Atlantique est le poisson de fond le plus lucratif pour les pêches du Québec et de Saint-Pierre-et-Miquelon. Avec l’absence de données sur la reproduction de cette ressource, 18 spécialistes internationaux se sont donc réunis en collectif pour assurer ce suivi.
Jusqu’à présent, cette espèce n’avait pas un intérêt commercial très fort. Avec la disparition de la morue, elle est en train de devenir importante.
Guy Claireaux, professeur en physiologie des organismes marins à l'université de Bretagne Occidentale et coordinateur du projet Flamenco
"Pour améliorer la gestion du stock et prendre des décisions en termes d’exploitations qui soient durables, il faut accumuler des connaissances sur cette espèce. On ne connaît presque rien sur cette espèce et on connaît mal ses zones de reproduction et la fréquence" déclare Guy Claireaux, professeur en physiologie des organismes marins à l'université de Bretagne Occidentale et coordinateur du projet Flamenco.
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Chaque mission dure un an. L’an dernier, à la même période, sept poissons ont été marqués.
Ce qui est important ici, c’est l’implication des pêcheurs. C’est un projet mené par l’ARDA, au service des pêcheurs. On veut être certain que la science soit à leur service.
Guy Claireaux, professeur en physiologie des organismes marins à l'université de Bretagne Occidentale et coordinateur du projet Flamenco
Un appareil fixé sous la nageoire dorsale du poisson
Concrètement, ce suivi est réalisé grâce à un appareil "qui enregistre la température, la profondeur et la luminosité. On a un enregistrement à chaque seconde" précise Dominique Robert, professeur en écologie halieutique à l'université du Québec.
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Cette balise est fixée sous la nageoire dorsale du poisson qui la portera pendant une année entière.
"Le 1er août 2024, une partie de la balise se détachera du poisson et transmettra des données par satellite. À ce moment-là, on compte revenir et récupérer ces balises flottantes et ses données. Grâce à elles, on sera capable de modéliser toute la trajectoire du poisson effectuée durant l’année" souligne Dominique Robert.
Tout est programmé : on est capable de communiquer avec la balise par un port USB. On peut lui indiquer à quel moment se détacher.
Dominique Robert, professeur en écologie halieutique à l'université du Québec