Migration marine : Saint-Pierre et Miquelon zone de reproduction pour le flétan ?

Deux balises satellites placées sur des flétans en août dernier, à Saint-Pierre et Miquelon, ont refait surface vendredi 10 février 2023.
Nouvelle étape dans le projet Flamenco. Deux balises satellites placées sur des flétans en août dernier à Saint-Pierre et Miquelon ont refait surface vendredi 10 février 2023.

C'est l'émergence de nouvelles données concernant le flétan. Après six mois de suivi, deux balises ont refait surface et ont livré leurs premières informations. 

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Cette opération de balisage, déclenchée en 2018, doit permettre de mieux comprendre le cycle biologique de cette espèce.

En lien avec l'ARDA à Miquelon, une quinzaine de balises a été placée sur des spécimens de flétans pour tenter d'identifier leur zone d'hivernage, mais pas seulement.

Il nous fallait mieux comprendre les mouvements, les migrations... Identifier les zones de reproduction, les périodes de reproduction et également le régime alimentaire.

Guy Claireaux, professeur à l'université de Bretagne Occidentale et coordinateur du projet FLAMENCO

Les balises enregistrent la température et la profondeur de l'eau. C'est à partir de ces données hydrographiques que l'on peut suivre la trajectoire migratoire de ces poissons.

Des zones de reproduction identifiées ?

Les données permettent aux équipes de dresser de nouvelles hypothèses. Deux zones de reproduction ont déjà été identifiées dans la région. Ces dernières balises pourraient permettre d'en localiser une troisième. Pour cela, de nouveaux marquages seront nécessaires. 

Élise Marné a fait le point avec Guy Claireaux, Professeur à l'université de Bretagne Occidentale et coordinateur du projet.

©saintpierreetmiquelon

La suite du projet FLAMENCO 

Une nouvelle campagne de marquage est prévue cette été. A suivre également, l'analyse de plusieurs estomacs de flétans pour tenter de mieux comprendre leur alimentation. Pour cela, les scientifiques comptent solliciter les pêcheurs de l'archipel ainsi que les plaisanciers dès le mois de juin. De la science participative à laquelle devrait également être associés des scolaires.

En août, d'autres balises devraient remonter à la surface. 

Gérer cette espèce, ça implique qu'on connaisse les zones de reproduction parce que s'il faut la protéger... on pourra dire de ne pas pêcher dans telle ou telle zone à telle période de l'année.

Guy Claireaux, professeur à l'université de Bretagne Occidentale et coordinateur du projet FLAMENCO

Le flétan comme espèce cible

Le flétan était une espèce "accessoire", mais avec la disparition de la morue les pêcheurs se sont tournés vers d'autres poissons.

L'émulation au Canada autour de cette espèce a permis de compléter les connaissances sur l'animal.

Cette aventure scientifique a démarré grâce, notamment, au financement émanant du plan pêche de Saint-Pierre et Miquelon.