Le Saint-Pierrais André Frioult raconte l'autre débarquement

15 août 1944. Il y a 76 ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, plusieurs dizaines de Saint-Pierrais et Miquelonnais participent à une opération d’envergure en Provence :  l'autre débarquement. Et parmi les jeunes de l’archipel mobilisés : André Frioult, qui a aujourd'hui 95 ans.
"En août 44, on a été affectés à la première armée (...). Notre boulot, c'était de déminer et de faire les ponts".  À 95 ans, André Frioult se souvient encore parfaitement de cette période pendant laquelle il préparait le terrain pour le passage des engins blindés et de la troupe. L'aventure est très dangereuse : le déminage est une opération à gros risques.

"Les Allemands s'étaient retranchés en Alsace. Il faisait très froid", raconte le Saint-Pierrais. Pour reconstruire un pont, il transporte des matériaux par aller-retours successifs, puis envoyé dans une autre mission, il se fait remplacer par un copain, qui rêvait de conduire ce gros camion de transport.
 

" Le lendemain, on m'a appris qu'il était passé sur une mine. À quelques centimètres près, ça aurait été moi. (...) Le Saint-Pierrais qui est mort a été tué par une grenade piégée laissée par les Allemands sur le rebord d'une fenêtre. "

André Frioult



Poursuivant les Allemands en retraite, André Frioult parvient en Autriche, où avec son régiment, ils apprennent la capitulation allemande. Rapatrié après un an et demi de campagne, avec ses camarades, ils regagnent Saint-Pierre, et décident d'élever une statue au Sacré Coeur, aujourd'hui témoin de leur engagement.

Le témoignage d'André Frioult, recueilli par Frédéric Dotte et Jérôme Anger :