1906, quand des Saint-Pierrais partirent travailler sur l'île d'Anticosti pour un riche industriel français

Bien loin d'imaginer un lien entre la plus grande île du Québec et Saint-Pierre et Miquelon, l'histoire nous rappelle pourtant qu'Anticosti a joué un rôle important dans la vie de certains habitants de notre archipel. Au début du 20ème siècle, Saint-Pierre et Miquelon connaît une importante crise économique qui entraîne le mouvement d'une partie de la population afin de trouver du travail. 

À lire aussi: La grande crise migratoire du XXème siècle "une histoire charnière" dans l'histoire de Saint-Pierre et Miquelon 

Achetée en 1895 par Henri Menier, patron de la société des chocolats Menier, l'île d'Anticosti exauce l'un des plus grands souhaits de son nouveau propriétaire: devenir un paradis pour la chasse et la pêche. Il nomme donc son ami Georges Martin-Zédé directeur général de l'île. Mais ce dernier ne se déplace pas seul à Anticosti, il est accompagné d'un certain Auguste Girardin, patron pêcheur originaire de Saint-Pierre et Miquelon. 

À partir de ce jour, le richissime industriel embauche des dizaines de personnes afin de construire sur son île, une boulangerie, un hôtel, un hôpital ou encore une résidence qui deviendra le château Menier. C'est ainsi qu'une soixantaine d'habitants de Saint-Pierre sont partis vers le Québec. 

Henri Menier décède à peine quelques années plus tard, en 1913, en n'ayant effectué que quelques séjours sur l'île d'Anticosti. La famille remet donc l'île à vendre, signant la fin de l'ère Menier. Toutefois, son rêve de faire du territoire un paradis de la chasse et de la pêche s'est bien réalisé. Aujourd'hui Anticosti est toujours très prisée pour la pêche au saumon et compte plus d'une centaine de milliers de chevreuils (cerfs de Virginie). 

Histoire d'en parler, présentée par Albin Girardin dans l'émission Ça vaut le détour chaque jeudi: