Le député Stéphane Claireaux engagé pour la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel

Le député de Saint-Pierre et Miquelon participe notamment depuis le début de l'année à un groupe de travail inter-parlementaire pour garantir la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public. 

Groupe de travail inter-parlementaire sur la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public, production d’un rapport sur le développement des activités audiovisuelles et cinématographies en outre-mer avec sa collègue de Polynésie Maina Sage, auditions dans le cadres de la Commission des Affaires culturelles ou encore organisation d'un colloque sur l'avenir de la filière audiovisuelle en Outre-mer, le député de Saint-Pierre et Miquelon a multiplié les initiatives ces derniers mois en faveur d'une meilleure exposition des territoires d'Outre-mer sur les écrans.

SPM la 1ère : Stéphane Claireaux, êtes-vous satisfait de la place qu'occupent les Outre-mer dans l'audiovisuel public ? 

Stéphane Claireaux : Avec notre groupe de travail inter-parlementaire, nous avions formulé un certain nombre de préconisations pour garantir et améliorer la visibilité des Outre-mer dans l'audiovisuel public. Parmi ces demandes, il y avait notamment la création d'un journal quotidien de l’actualité des Outre-mer sur France 3 mais aussi l'assurance que les chaînes nationales du service public diffusent bien des reportages traitant des problématiques ultramarines. Nous avions envisagé la fixation de quotas et que ces quotas soient contraignants pour France Télévisions. Enfin nous avions aussi demandé des garanties sur les ressources humaines de France Ô, de manière à ce que ces personnels puissent devenir des contributeurs de la future plate-forme numérique dédiée aux Outre-mer mais aussi de poursuivre leurs collaborations avec les stations ultramarines du groupe. 

Aujourd'hui, on constate et c'est une bonne chose, que le journal L'Info Outre-mer est proposé sur France 3 du lundi au vendredi à 11h35 mais aussi un peu plus tard sur Franceinfo. C'est un premier pas mais il reste tout le volet sur la production audiovisuelle en Outre-mer avec à la clé une enveloppe annoncée de 10 millions d'euros dédiée à cette production. Pour nous, le compte n'y est pas et nous resterons vigilants sur le fait que les territoires d'Outre-mer obtiennent bien les crédits qu'ils méritent.

SPM la 1ère : Quelles sont vos attentes envers le groupe France Médias Monde ?  

Stéphane Claireaux : France Médias Monde, c'est la vision de l'information à la française diffusée dans les pays étrangers. Quand on a évoqué avec Marie-Christine Saragosse la visibilité des Outre-mer, la présidente nous a proposé un projet intitulé Une semaine en Outre-mer. Il s'agirait de formats courts sur des problématiques ultramarines qui seraient proposés sur France 24. C’est une nouvelle approche de la visibilité des outre-mer, puisque ces reportages seraient destinés à des publics étrangers. Ça aurait l’avantage de participer, à mon avis, au rayonnement des territoires ultramarins dans leur bassin respectif.

SPM la 1ère : En parallèle, vous vous intéressez également à l'industrie de la production audiovisuelle en Outre-mer. Pourquoi ?

Stéphane Claireaux : Notre combat, c'est de convaincre de l'importance de ce secteur économique qu'est la production audiovisuelle en Outre-mer. Avec ma collègue Maina Sage, député de Polynésie avec laquelle nous avons édité un rapport sur la question, nous avons fait le constat que c'est un secteur qui est en développement sur tous les territoires ultramarins, y compris à Saint-Pierre et Miquelon. On a qu'à penser au long métrage Ça tourne à Saint-Pierre et Miquelon ou encore à la deuxième saison de la série Maroni pour Arte qui sera tournée sur l'archipel début 2020, sans compter les nombreux documentaires qui sont tournés localement chaque année. Il y a donc un vrai potentiel de développement économique au travers de la production audiovisuelle et cinématographique. Les effets de levier pour 1 euro investi par la région représentent, selon les territoires, entre 2,70 euros et plus de 7 euros de retombées économiques. La Réunion par exemple a créé un bureau des tournages pour accueillir et accompagner les réalisateurs, les producteurs et leurs équipes. Résultat, en 8 ans, le chiffre d’affaires généré par le secteur audiovisuel est passé de 5 millions d’euros en 2010 à 15 millions d’euros en 2018. Autre exemple, la Guyane a été le théâtre de deux séries télévisées pour Canal+ et Arte, mais aussi de longs métrages comme 600 kg d’or pur. L’association Guyane Cinéma Audiovisuel et Multimédia (GCAM) estime l’impact économique de ces tournages à environ 18 millions d’euros de dépenses locales.

Notre objectif est vraiment de convaincre les pouvoirs publics et les Outre-mer de l'intérêt de permettre le développement de cette industrie créatrice de richesse et d’emplois, sans oublier la visibilité et le rayonnement offerts aux régions ultramarines.