Karine Claireaux : “Si on est prisonniers chacun sur nos îles, ça va devenir un peu plus compliqué”

Karine Claireaux, présidente du bureau du Conseil national de la mer et des littoraux depuis 2014 était l’invitée de l’émission Place Publique ce vendredi 19 février, pour évoquer notamment des enjeux d’actualité avec l’érosion de l’isthme de Miquelon Langlade.

Ancienne sénateure et maire de Saint-Pierre, Karine Claireaux est désormais conseillère municipale et présidente du bureau du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML). Elle était interrogée à ce titre par Martine Briand au sujet de l’érosion de l’isthme de Miquelon-Langlade, qui est devenue particulièrement importante ces derniers jours.

Retrouvez l'entretien avec Karine Claireaux sur Saint-Pierre et Miquelon la 1ère : 

 

“Il y a des travaux à mettre en place d’urgence”

 

L’érosion de l’isthme de Miquelon-Langlade se retrouve de nouveau au cœur de l’actualité, suite aux problèmes constatés au point kilométrique 16. Karine Claireaux estime que le réchauffement climatique est “très aggravant” pour l’érosion. Elle précise qu’auparavant, la glace protégeait l’isthme, mais “sans glace, les assauts de la mer ont plus de conséquences sur le trait de côte.

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Des travaux de renforcement d’urgence ont été effectués cette semaine pour éviter que la situation ne s’aggrave. Karine Claireaux quant à elle prône la “concertation et le pragmatisme” pour trouver une solution. L’enrochement qui a été mis en place “reste une action ponctuelle”. L’ancienne maire insiste sur le fait qu’il faut commencer un “travail qui ne se termine jamais” pour consolider la structure.

Plusieurs hypothèses ont été soulevées pour trouver une solution au problème. Un auditeur a demandé si les accropodes pourraient être utilisées. Ce a quoi Karine Claireaux a répondu qu’elle ignorait à qui elles appartenaient et qu’elle “ne maîtrise pas les observations qu’il y a pu avoir sur ce genre d’objet.

Consolider avec des ganivelles, c’est pas forcément ce qui coûte le plus cher.

Karine Claireaux

 

L’idée de la construction d’un pont pour relier Miquelon et Langlade a aussi été évoquée. Karine Claireaux s’est toutefois montrée sceptique sur cette idée, considérant que ça ne réglerait pas le problème de l’érosion des côtes qui pourrait toucher les endroits d’où le pont démarrerait et que ce projet aurait un “coût démentiel”. Elle souhaite réussir à trouver des solutions pragmatiques sur le long terme.

“Le document de référence pour tout ce qui est mer et littoral”

 

Karine Claireaux a aussi expliqué que le CNML est “associé pour l’élaboration, la mise en forme le suivi, l’évaluation pour la stratégie nationale pour la mer et le littoral.” Le conseil a un avis consultatif sur les décrets qui concernent la mer.

L’idée, c’est d’être un peu l’interface entre l’État et les comités maritimes de façade ou ultramarins.

Karine Claireaux

 

Elle estime que l’arrivée du ministère de la Mer en juillet 2020, avec à sa tête Annick Girardin peut être positive, mais “il faut encore poser les choses.” Elle a aussi énuméré des propositions pour rendre le CNML plus efficace, parmi elles un budget permettant des déplacements plus réguliers sur les territoires, “pour mieux sentir les problématiques des uns et des autres”.

Le mandat de Karine Claireaux au CNML doit prendre fin en 2022, “quand un nouveau bureau sera mis en place”. Elle n’a pas encore évoqué ce qu’elle ferait par la suite, mais a conclu l’entretien en disant que “si je peux continuer à apporter ma petite pierre à l’édifice localement, je le ferai avec beaucoup de plaisir.