En 2017, l’activité agricole est en déclin. Seules 4 exploitations sont actives sur le territoire. Une problématique entraînant une forte importation alimentaire avec pour conséquence un impact écologique non négligeable.
Moins on a de transport, moins c'est coûteux et plus c'est vertueux pour l'environnement.
Bruno AndréPréfet de Saint-Pierre et Miquelon
C'est l'un des constats établi lors du bilan du PDAD (Plan de Développement pour l’Agriculture Durable) en 2023. Pour y faire face, la CACIMA répond en parallèle à un appel à projet du ministère de l'Agriculture et met en place le premier PAT. Son objectif : répondre aux besoins de la filière agricole identifiés dans le PDAD 2024-2028.
Deux axes prioritaires avec des actions concrètes :
Renforcer la production agricole locale et accroître la consommation des produits locaux. Pour le premier tout d'abord, la CACIMA souhaite, par exemple, favoriser l’installation des porteurs de projet en créant une plateforme numérique. Cette dernière regrouperait les démarches, les formulaires ainsi que les contacts des acteurs de l’agriculture à Saint-Pierre et Miquelon. Il est également prévu d’accueillir des stagiaires agricoles en partenariat avec des lycées de métropole, mais aussi de proposer des formations régulières aux professionnels de l'archipel. À plus court terme, des spots télévisés seront diffusés sur l'antenne TV de SPM la première.
L'idée, c'est de rappeler aux consommateurs locaux, aux nouveaux arrivants, et même aux habitués qu'il existe des denrées produites localement, de qualités et faciles d'accès dans nos commerces.
Cassandre BourgeoisConseillère agricole, CACIMA
Concernant le second objectif, le PAT se tourne principalement vers la jeunesse. Une campagne de sensibilisation au « bien manger » est prévue auprès des scolaires. Pour ce faire, les acteurs sociaux de l’archipel seraient mis à contribution en proposant des actions innovantes et adaptées aux spécificités du territoire. Un autre projet, toujours au stade expérimental, est également envisagé : la Lunch Box. Il aurait pour vocation de proposer aux enfants un repas sain et équilibré une fois par semaine, à l’école.
Du côté des agriculteurs, les avis divergent. Quand certains estiment que le PAT leur permettra d'acquérir "plus de visibilité", d'autres considèrent que miser sur la communication et l'éducation ne leur permettra pas de "gagner en compétitivité".
Un budget global de 240 000 euros
Signé pour les 3 prochaines années, le PAT dispose pour le moment d’un budget d’environ 240 000 euros. Il est financé à hauteur de 100 000 euros par le ministère de l'Agriculture, 96 000 euros par l’ODEADOM (Office de Développement de l’Économie Agricole d’Outre-mer), ainsi qu’une contribution de la CACIMA de 20 000 euros.
Un budget qui pourrait évoluer selon la CACIMA : « Le Projet Alimentaire Territorial va permettre d’accéder à d’autres financements. S’il y a d’autres appels à projet ou d’autres propositions, on pourra toujours émarger au titre du PAT, donc ce n’est pas vraiment un budget fermé ».
Le reportage de Leïla Derouet et Aldric Lahiton :