Sous-marin porté disparu sur l'épave du Titanic : le plongeur Paul-Henri Nargeolet avait fait escale à Saint-Pierre

En 1987, le Nadir et l'Abeille Supporter avaient fait escale à Saint-Pierre lors d'une nouvelle campagne sur l'épave du Titanic.
Depuis dimanche 18 juin, le sous-marin de tourisme Titan est porté disparu alors qu'il plongeait sur l'épave du célèbre transatlantique Titanic, coulé en 1912 par près de 3 800 mètres de fond au large des côtes canadiennes et américaines. A bord, 5 personnes, dont le spécialiste français Paul-Henri Nargeolet. En 1987, il avait fait une halte à Saint-Pierre avant de repartir sur l'épave.

Ancien commandant du Premier Groupe de Plongeurs Démineurs de la Marine Nationale, Paul-Henri Nargeolet est ensuite affecté au Groupe d’Intervention sous la Mer (GISMER) basé à Toulon. En 1986, l’Ifremer lui propose de diriger les plongées du Nautile sur l’épave du Titanic, découverte quelques mois plus tôt dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1985 par une équipe franco-américaine.

En 1987, responsable des sous-marins d'intervention profonde de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), il fait escale dans le port de saint-Pierre. Le sous-marin français Nautile est embarqué à bord du Nadir, alors en route pour une nouvelle exploration à la recherche de l'épave du Titanic.

La première campagne a duré 45 jours, de fin juillet  à début septembre 1987. Il y a eu un arrêt au milieu car nous sommes retournés à Saint-Pierre et Miquelon pour changer les équipages  du sous-marin et débarquer des personnes du Nadir.

Paul-Henri Nargeolet

(Extrait interview donnée à La cité de la mer de Cherbourg en 2009)

Ils entrent alors avec l'autre navire-support l’Abeille dans le port de Saint-Pierre. L’opération était franco-américaine.

L’occasion pour le spécialiste de l’intervention sous-marine profonde d’expliquer les difficultés d’évoluer alors à 3 800 mètres de profondeur pour prélever des objets sur l’épave du Titanic. Celui qui avait eu la chance de participer à la première plongée sur l’épave dirigeait en effet les opérations de récupération.

Une dernière plongée à bord d'un sous-marin expérimental

Neuf ans plus tard, en 1996, Paul-Henri Nargeolet  navigue sur le bateau de recherche Ocean Voyager, lors de nouvelles missions sur l’épave du Titanic, avec cette fois-ci des marins saint-pierrais dans l’équipage . 

Le Nadir aura lui aussi sa page saint-pierraise, puisqu'il sera commandé par Régis Derouet pendant quelques années.

Après avoir été directeur du programme des recherches sous-marines de la société américaine RMS Titanic Inc., Paul-Henri Nargeolet avait effectué une trentaine de plongées sur l'épave du Titanic, supervisant la remontée de près de 5 500 objets.

Paul-Henri Nargeolet et la proue du bateau Titanic

Il a participé à huit expéditions sur l'épave dont 3 pour l'Ifremer...et dernièrement avec la société Ocean Gate durant l'été 2021. Cette fois-ci, c'était à bord d'un sous-marin expérimental de cette entreprise long d'à peine 6,50 mètres de long, piloté par son PDG Stockthon Rush.

Le navire porteur était parti de Saint-Jean (Terre-Neuve) pour se porter à près de 700 kilomètres au sud, au-dessus de l'épave du Titanic. C'est là que sa trace a été perdue vers 21h05 dimanche 18 juin. L'un de ses amis archéologues sous-marins lui avait demandé juste avant son départ les raisons, à 76 ans, de cette nouvelle expédition :

Je me souviens de lui avoir dit 'Mais tu n'as pas peur ?" Parce que je trouvais que c'était quand même un peu...Mais il m'a répondu "Je suis un peu intrigué, je suis dubitatif, mais ça m'intéresse de voir comment ça marche..."

Michel L'Hour, archéologue sous-marin ami de Paul-Henri Nargeolet

France 2

Curiosité et passion restaient donc intactes chez le découvreur français.