En France près de 700 000 personnes seraient concernées par le trouble du spectre de l'autisme (TSA) selon l'Inserm, l'institut national de la santé et de la recherche médicale. Dans l'archipel, plusieurs enfants sont suivis pour cela au CMPEA, le centre médico-psychologique enfants adolescents. Nous avons posé quelques questions à Marie Rollan, psychologue et Claire Chevreuil, pédopsychiatre, qui accueillent les familles.
L'inquiétude parentale est un des signes majeurs
Claire Chevreuil, pédopsychiatre au CMPEA
- Comment définir ces troubles?
Le TSA, le trouble du spectre de l'autisme, "c'est une condition neurodéveloppementale avec laquelle on naît, qui implique des changements dans la manière de percevoir le monde, de ressentir les choses et de se comporter", explique Marie Rollan, psychologue.
- Par quels moyens ces troubles sont-ils diagnostiqués?
"Dans certains cas, les parents arrivent en ayant déjà une suspicion d'un trouble du spectre de l'autisme, précise Claire Chevreuil, pédopsychiatre. "Dans d'autres cas ils arrivent pour des raisons qui paraissent banales et c'est plutôt l'examen initial (...) à partir des observations qu'on fait et des éléments que les parents nous apportent sur le développement de leur enfant qui peut nous amener à se poser la question d'un trouble de l'autisme".
Dans ce cas, les équipes suivent les recommandations émises par la Haute autorité de santé et étudient "très précisément avec les parents le développement de l'enfant en utilisant certains outils validés" ajoute Claire Chevreuil. Ensuite, les professionnels du CMPEA, qui travaillent aussi avec le Centre Ressource Autisme de Rennes, réalisent un test avec l'enfant.
- À quel âge est fait le diagnostic?
"En principe, c'est un trouble que l'on peut diagnostiquer à partir de 18 mois ou plus généralement 2 ans. Mais dans les faits, on a des diagnostics plus tardifs", précise Marie Rollan, psychologue. "La situation a très bien évolué, complète le pédopsychiatre Claire Chevreuil. Il y a eu une forte médiatisation de ces troubles qui a permis de changer l'image dans le grand public (...). On a pu parler de toutes les situations et notamment celles où le TSA ne s'accompagne pas d'un retard mental, bien loin de là".
Entretien réalisé par Linda Saci, Jérôme Anger et Sony Chamsidine :