Visite de Manuel Valls : qu’attendent les acteurs sociaux-économiques de Saint-Pierre et Miquelon ?

Véronique Perrin, secrétaire générale de l’union interprofessionnelle de la CFDT à Saint-Pierre et Miquelon (à gauche) et Roger Hélène, président du Medef local (à droite).
Avant l’arrivée du Premier ministre, Manuel Valls, les acteurs sociaux-économiques de Saint-Pierre et Miquelon s’expriment sur leurs attentes. Le MEDEF local soutient le projet de grand port. La CFDT défend celui d’une ligne aérienne directe avec la métropole, mais sous conditions.
Manuel Valls arrive dans l’archipel ce vendredi 14 octobre pour une visite de 24 heures. Le Premier ministre évoquera notamment le développement économique, maritime et touristique du territoire. Il devrait notamment être question des projets de grand port et de liaison aérienne directe avec la métropole.

Inquiétudes

Impatients, les acteurs sociaux-économiques de l’archipel attendent des annonces concrètes de la part du Premier ministre. "J’espère que cette visite marquera un tournant dans l’histoire", confie Roger Hélène, président du MEDEF de Saint-Pierre et Miquelon, qui se dit "inquiet de la situation économique locale". "Plusieurs entreprises ont disparu, d’autres sont en difficultés, explique-t-il. Par exemple dans le BTP, 25% des entreprises ont cessé leur activité au cours des dix dernières années".

Le projet de grand port

Selon Roger Hélène, "la commande publique est en retard et les infrastructures sont en panne". Le MEDEF local défend le projet de grand port. "Le port actuel est inopérant. Un grand port serait créateur d’emploi, il permettrait aux jeunes de revenir dans l’archipel et développerait l’ensemble du milieu économique de l’archipel".

Une liaison aérienne directe ?

Autre sujet qui devrait être évoqué avec le Premier ministre : le projet de liaison aérienne directe entre l’archipel et la métropole. Un projet que soutient la CFDT locale. "Nous sommes actuellement prisonniers des Canadiens, exemple avec l’AVE. Nous sommes donc favorables à cette liaison directe, explique Véronique Perrin, secrétaire générale de l’union interprofessionnelle de la CFDT à Saint-Pierre et Miquelon. D’abord pour des contraintes de temps, notamment pour les personnes malades évacuées en métropole, mais aussi pour des raisons de coût. Un billet Saint-Pierre / Paris coûte actuellement presque aussi cher qu’un tour du monde avec une compagnie nationale". 

Mais attention prévient la CFDT, si une liaison aérienne directe voit le jour, il faudra que la compagnie locale soit  "préservée". "Air St Pierre c’est 50 emplois (44, ndlr) et une compagnie très fiable qu’il faut défendre", conclut Véronique Perrin.