Sa réputation de femme à poigne, elle l'acquiert dès ses premiers pas en politique. A cette époque-là, ses méthodes de campagne sont, pour le moins, peu recommandables.
Dans ces années 70/80, on est habitué à la voir surgir à dos d’hommes pour interrompre les meetings électoraux de ses adversaires avec des mots qui ne faisaient pas dans la dentelle.
Pourtant, cette image de la femme politique est bien différente de la femme, mère puis grand-mère. Veuve très tôt dans des conditions dramatiques, elle doit faire face seule à sa vie de famille, à l’éducation de ses enfants et à leur destinée. C’est que Lucette Michaux-Chevry a elle-même grandi dans une famille où l’on apprenait très tôt le sens de l’engagement et surtout, la fierté de ce que l’on est. Un caractère que l’on pouvait trouver aussi bien chez son frère, boucher Cours Nolivos à Basse-Terre ou sa sœur, principale de collège.
C’est peut-être ce qui l’aura portée dans tous les instants de sa vie et quel que soit le rôle qu’elle avait à y jouer.
Fidèle en amitié, elle savait être un féroce gladiateur politique sans pour autant remettre en question son amitié pour certains de ses adversaires politiques.
Ceux qui pourraient en parler le mieux, ce sont ses voisins de ce début de Morne de Blanchet avec qui, malgré les murs et le portail protecteurs, trouvaient en elle une personne proche et avenante.
Croyante et pratiquante, elle était très assidue aux messes données au couvent voisin des Carmélites et ne manquait jamais de placer sa journée, quel que soit ce qu’elle avait à l’ordre du jour, sous le signe de sa foi.
Femme affairée par toutes les missions que sa vie politique lui a conférées, elle n’en a pas moins été une mère et une grand-mère soucieuse de ses enfants et de ses petits-enfants.
D’ailleurs, ni la maladie, ni les affaires judiciaires et politiques, ne lui auront fait renoncer au pouvoir, ce qu’elle a pourtant fait quand l’honneur de son petit-fils était en jeu.