Caraïbe-Brexit : les territoires d’outre-mer britanniques s’interrogent.

Le palais de Westminster, siège du parlement britannique à Londres.
De nombreux sujets ont été abordés lors du Conseil des ministres conjoint qui a récemment  réuni à Londres, les membres du gouvernement britannique et les dirigeants des Territoires d’Outre-Mer du Royaume-Uni. Ils ont beaucoup parlé du Brexit.
Face aux préoccupations des responsables des territoires, les représentants du gouvernement se sont voulus rassurants. Ils assurent que le résultat du référendum qui a vu, en juin dernier, une majorité d’électeurs opter pour la sortie du pays de l'Union européenne, ne change rien à ses relations avec ses territoires.
 
Au 10 Dowling street, on insiste : "Sortir de l’Union Européenne ne modifiera pas les rapports du gouvernement britannique avec ses territoires d’Outre-Mer". Mais cette affirmation répond-elle à toutes les interrogations des dirigeants de ces territoires ? Rien n’est moins sûr. 
 
Qu’ont-ils à gagner ?  Qu’ont-ils à perdre ? Les ressortissants d’Outre-Mer, qui n’ont pas pris part au référendum, n’ont pas eu l’opportunité d’une vraie confrontation d’idées  sur les avantages et les inconvénients du Brexit, pour eux. Devant le fait accompli, ils devront maintenant composer avec le choix fait par les électeurs britanniques du continent de sortir de l’Union Européenne (UE)

 
Fin de la libre circulation des ressortissants de l’outre-Mer britannique dans l’UE

Un rapport publié par l’Association des Territoires d'Outre-Mer du Royaume-Uni, sur les relations de ces pays avec l'UE, faisait remarquer en juin dernier que les Bermudes, par exemple, avaient exporté vers l’Union Européenne 21,7 milliards d’euros de services, principalement dans le domaine des assurances, en 2014.

L'UE était devenue un marché majeur pour les assureurs bermudiens, un espace de libre circulation également pour les ressortissants d’outre-Mer, titulaires d’un passeport britannique. Ils avaient le droit de vivre et de travailler dans tous les pays de l'espace économique européen. Cela a permis à beaucoup "d’ultramarins Britanniques" de poursuivre des carrières internationales, dans plusieurs pays européens en dehors de la Grande Bretagne. Le Brexit devrait remettre en cause ces avantages.
 
Les fluctuations de devises pourront aussi avoir des conséquences sur les économies des Territoires d’outre-Mer. Selon les experts, une baisse de la valeur de la Livre Sterling rendrait les déplacements vers les destinations "ultramarines" plus chers pour les visiteurs britanniques qui constituent une part importante de la clientèle touristique des territoires. Les importations britanniques coûteraient en revanche moins cher, dans un tel cas de figure.

 
Un Conseil ministériel conjoint "spécial Brexit", prochainement à Londres


Les représentants des territoires pourront exprimer leurs préoccupations prochainement. Ils  seront invités à prendre part aux pourparlers sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, a promis le sous-secrétaire du Parlement, en charge du Brexit.
 
Les dirigeants des "BOT", comme on les appelle, devraient revenir en début d’année prochaine à Londres, pour un nouveau conseil conjoint, spécial Brexit, cette fois. Ce sera avant que le Royaume-Uni n’invoque l'article 50 du Traité de Lisbonne. Avant donc que ne soient entamées les négociations formelles de séparation, prévues pour la fin du mois de mars.
 
Rappelons que  le Royaume Uni compte 14 territoires d’outre-mer, à travers le monde. Six d’entre eux sont dans la caraïbe. Il s’agit des Iles Caymans, de Turks and Caicos Islands, d’Anguilla, de Monserrat, des Iles Vierges britanniques et des Bermudes.