Les explosions au Stade de France sont les premières attaques de cette nuit d’horreur ce funeste 13 novembre 2015 à Paris et dans sa périphérie. Le match amical France-Allemagne se déroule au stade de France à Saint-Denis. Sylvestre Atchaliso se rend à la rencontre. Le Guyanais né à Saint Laurent du Maroni, alors âgé de 33 ans parle aujourd'hui de souvenirs douloureux impérissables avec lesquels il tente de vivre depuis.
Une sortie foot qui tourne au drame
Ce 13 novembre 2015, Sylvestre Atchaliso se rendait au stade de France avec un cousin et un ami. Alors qu’ils cherchent à se garer, ils entendent la première explosion. Ils tentent tout de même de rentrer dans le stade mais sont refoulés. La deuxième déflagration retentit et alors que le public s’affole, que les uns essaient de retrouver les autres, Sylvestre Atchaliso, lui, insiste pour entrer voir le match mais rien n’y fait, les ordres sont fermes, il faut évacuer les lieux.
En repartant, presqu’arrivé à sa voiture, il se retrouve à quelques mètres du dernier kamikaze qui se fait exploser ...
Sylvestre Atchaliso ou le Miraculé du 13 novembre 2015
L'explosion se produit devant lui, le propulse au sol d'où il se relève pour s'enfuir et tenter de se mettre à l’abri. Sylvestre Atchaliso réalise qu’il est en vie et se découvre quelques blessures dues aux impacts des projectiles. Il est touché à l’abdomen, au genou et à l’orteil mais c’est un miraculé ! Au téléphone avec son cousin et son ami à ce moment-là, son téléphone portable à l’oreille lui sauve très probablement la vie car l’appareil stoppe un écrou, l'un des projectiles de la déflagration : "Ça, si ce n’est pas de la chance, je ne sais pas ce que c’est !" répond Sylvestre Atchaliso qui est l’Invi Thé Café de Charlie Torres sur Guyane la 1ère radio ce mardi matin. Ce téléphone il l'avait acheté quelques jours avant les attentats.
Ce jour-là, en moins de quarante minutes, trois kamikazes se font exploser autour de l’enceinte du Stade de France faisant un mort et soixante-trois blessés : "Quand on voit ce qui est arrivé à certains et que nous, on est là, on n’a pas de handicap, on n’a pas eu de blessures vraiment graves, on se dit qu’on a beaucoup de chance. On voit ces gens-là qui ont perdu leur famille, qui ont perdu un proche, qui n’ont pas eu cette chance … On ne peut que partager leur peine." déclare Sylvestre Atchaliso la voix chargée d’émotion.
La famille pour thérapie
Depuis, Sylvestre Atchaliso est allé plusieurs fois dans un stade de football, il se l’est imposé pour continuer à vivre, explique-t-il, mais la peur ne l’a toujours pas quitté. De même, la commémoration aux Invalides reste-t-elle un moment inoubliable.
L’entourage, la famille, les proches, c’est cela sa thérapie : "Dans la famille, on évite de parler de ça."
Une envie farouche de passer à autre chose
Sylvestre Atchaliso n’est pas, comme d’autres victimes et proches de victimes, dans la salle du procès à la cour d’assises spéciale de Paris aujourd’hui. Il est représenté par son avocat. Il travaille certes, mais ne tient de toutes façons pas à revivre ce cauchemar. Il s’attend à ce que justice soit rendue pour toutes les victimes.