Les autorités néerlandaises épinglent les mauvaises conditions de détention à Sint Maarten

Il n’y a pas assez de place à la prison de Sint Maarten. La situation, déjà tendue, s’est considérablement aggravée après le passage de l’ouragan Irma qui a dévasté l’île en 2017.
Déjà avant l’ouragan, les conditions de détention dans l’établissement pénitentiaire de Pointe Blanche à Sint Maarten étaient régulièrement dénoncées.

Avec le passage d’Irma, les bâtiments de la prison ont été endommagés ; il a fallu transférer une partie des détenus dans d’autres prisons des îles néerlandaises de la caraïbe, notamment Curaçao.

La commission qui supervise pour le gouvernement néerlandais la reconstruction de Sint Maarten depuis l’ouragan pointe régulièrement les mauvaises conditions carcérales.

L’établissement pénitentiaire est non seulement inhumain pour les détenus, mais aussi inadapté et dangereux comme lieu de travail pour le personnel, de plus en plus difficile à recruter.
 

Livraison de containers en guise de cellules


Des containers ont été acheminés depuis les Pays-Bas pour être transformés en cellules. Ils sont toujours inutilisés, empilés à l’extérieur de l’enceinte de la prison.

La capacité d’accueil de la prison de Pointe Blanche qui était de 120 détenus est réduite à 80 places, au point que les suspects appréhendés restent détenus dans les cellules du poste de police au-delà des 10 jours réglementaires.

La crainte exprimée par beaucoup est que des condamnés soient libérés avant d’avoir fini de purger leur peine, pour faire de la place à de nouveaux prisonniers. De même, de nombreux criminels sont toujours en liberté alors qu’ils auraient dû être incarcérés.
 

Un système judiciaire sous surveillance


Selon le Conseil néerlandais de la magistrature qui s’est rendu à Sint-Maarten, l'île devrait en fait recevoir une prison entièrement nouvelle, avec un personnel bien formé, et peut-être sous l'autorité néerlandaise.

Mais c'est là que le bât blesse : Saint-Martin est un pays autonome au sein du royaume des Pays-Bas. En revanche, si les droits de l'homme des détenus sont en jeu ainsi que la sécurité des citoyens de l'île, les Pays-Bas ont une obligation d'assistance. Ce serait le cas ici.

Sint Maarten pourrait voir son système judiciaire géré par le ministre néerlandais de la Justice. Une éventualité fortement contestée par les élus du territoire.