Dans la série, je cherche à faire des économies, le gouvernement de Michel Barnier a trouvé une idée, celle d'augmenter la fiscalité du transport aérien français. La taxe dite "Chirac" instaurée en 2006, avec comme vocation première de financer la lutte contre le sida en Afrique, rapporte actuellement 460 millions d’euros. Le gouvernement entend cette fois mettre tous les passagers à contribution, en augmentant cette taxe, pour récupérer, ainsi, un milliard d’euros supplémentaire.
Une hausse conséquente des prix des billets d'avion
Pour le monde de l'aérien en France, cette annonce est un véritable choc. Cela fragilise les compagnies déjà mal remises des effets de la pandémie de Covid-19, par rapport à la concurrence au plan international. Cette augmentation va aussi avoir de graves impacts sur les destinations outre-mer, puisqu’elle va forcément être répercutée sur le prix des billets d'avion.
Concrètement, le montant de cette taxe dépend de deux facteurs : la destination et la classe de voyage. Sur un Pointe-à-Pitre/Paris, la taxe pourrait atteindre 60 euros au lieu de 7,50 euros aujourd'hui, soit une augmentation de plus de 50 euros en classe économique. En classe affaires, la taxe pourrait atteindre 200 euros.
Les compagnies unanimes contre cette augmentation
Air France, Corsair, Air Caraïbes et French Bee ont déjà réagi en s'opposant fermement à cette proposition du gouvernement. "Si ce projet voir le jour, il y aura une répercussion sur le prix des billets" a prévenu Air France par la voix de son directeur général Ben Smith, d’autant que la compagnie française s'acquitte déjà à elle seule de "30% de cette taxe".
La France est l’un des pays d’Europe, voire le pays d’Europe, qui taxe déjà le plus lourdement son secteur aérien. Les compagnies aériennes ne sont pas en mesure d’absorber un tel choc de fiscalité.
Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et président de la FNAM
Du côté d'Air Caraïbes et French Bee, on insiste sur la menace qu'une telle hausse constitue pour la continuité territoriale entre l'Hexagone et les outre-mer.
Ces vols, essentiels pour les ultramarins souvent privés d’alternatives de transport, subiraient une forte hausse des prix des billets, aggravant encore la fracture territoriale entre les habitants des DROM et la France hexagonale.
Air Caraïbes
Les échanges régionaux seraient également impactés. "La mission de la compagnie de promouvoir une connectivité régionale accessible et de contribuer au développement économique des îles" sera fortement affectée.
Les compagnies aériennes devraient être fixées sur ce projet, lors de la présentation du budget 2025, ce jeudi 10 octobre 2024. En Guadeloupe le Comité d'Initiative pour un Projet Politique Alternatif (CIPPA) a réagit à cette annonce sur sa page Facebook.