Il aura fallu plus de 18 mois de travaux pour voir émerger ce nouvel espace commercial, à Nouméa. Auparavant friche industrielle, le Quai Ferry est désormais une zone qui se veut attractive pour les Calédoniens et les touristes. D'un montant de 2,1 milliards de francs CFP, surdimensionné selon ses détracteurs, ce complexe a été livré en 2020. Vingt-quatre enseignes sur 3 400 m2 s'y sont implantées, mais la crise sanitaire a considérablement ralenti son lancement.
"La crise sanitaire, les référendums, les différents événements et, dans la crise sanitaire, les confinements, tout cela n'a pas aidé au démarrage du centre. Notamment parce que la crise sanitaire a entraîné l'arrêt des croisières", explique Philippe Jusiak, secrétaire général adjoint de la ville de Nouméa. "Ce qui était tourné très largement sur les croisières n'a pas pu se faire."
Un nouveau pôle d'attractivité
Très vite, les places de parking se sont révélées insuffisantes. Pour répondre à cette problématique, il a fallu grignoter sur les pelouses d'agrément. Cet ensemble est, en effet, essentiellement tourné vers une clientèle de passage véhiculée. Par ailleurs, certains commerçants du centre-ville ont regardé avec inquiétude s'installer ce nouveau pôle d'attractivité.
"On va être très honnête. Au départ, ils ne l'ont pas forcément vu d'un bon œil pour plusieurs raisons. Ceux qui voulaient s'y installer se sont dits : 'ce n'est pas super parce qu'il n'y a pas assez de parking' et ceux qui étaient au centre-ville voyait cela un peu comme une délocalisation potentielle", rappelle Charles Germain, membre du bureau syndical des commerçants de Nouméa. "Mais la clientèle du centre-ville est davantage piétonne, voir une clientèle de travailleurs du centre-ville. Cette clientèle ne fait pas beaucoup l'effort d'y venir à pied", observe-t-il, en tant que gérant d’un commerce du complexe.
Le retour des croisiéristes attendus en octobre
Le Quai Ferry est désormais l'un des seuls endroits, en centre-ville, qui est ouvert jusqu'à 23 heures, notamment ses bars et ses restaurants. Une plus-value à laquelle s'ajoute la proximité de la gare maritime. Les commerçants ont été informés, récemment, que les bateaux de croisière pourraient être de retour, début octobre. Cette clientèle a, pour l'instant, fait défaut, mais s'avère essentielle à la pérennité des lieux.