Les délestages vont-ils reprendre aujourd’hui ? La question est sur toutes les lèvres, faute de reprise des négociations.
Statu quo
Depuis plusieurs semaines, les échanges peinent à avancer, avec une situation particulièrement tendue entre les deux parties. Et visiblement, les discussions ne vont pas reprendre ce mercredi 2 octobre.
En effet, ce matin, la direction d'EDF PEI déclarait être dans l'expectative, attendant un signe de la CGTG. Sauf que le syndicat campe sur ses positions et refuse toujours de négocier par visioconférence.
Le principal point de blocage réside dans la participation de la directrice des ressources humaines (DRH) nationale d'EDF, désignée comme interlocutrice par la présidence du groupe. La CGTG exigeait sa présence physique en Guadeloupe pour les négociations, mais elle n'interviendra qu'en appui depuis Paris, par visioconférence, laissant la gestion des discussions à Gaëlle Paygambar, l'actuelle directrice régionale en Guadeloupe. Cette décision est perçue par le syndicat comme un rétropédalage, comme l'a exprimé Jimmy Thélémaque, secrétaire général de la fédération de l'énergie de la CGTG.
Le syndicat avait fixé un ultimatum pour ce mercredi, exigeant que la DRH se déplace physiquement en Guadeloupe. Or, la direction d'EDF PEI a confirmé qu’elle n’effectuerait pas ce déplacement.
La situation fait craindre des délestages massifs.
Une crise qui s'étend aux centrales Albioma
En parallèle de cette crise chez EDF PEI, une autre menace plane sur la fourniture d'électricité en Guadeloupe.
Dès demain, la CGTG prévoit un nouveau mouvement de grève à la centrale Albioma du Moule, un site stratégique qui représente environ 30 % de la production énergétique de l'île. Ce site est également un bastion de la CGTG, renforçant le poids de cette mobilisation.
Cette grève fait partie d'un mouvement plus large qui concerne également la Martinique et La Réunion. La CGTG, associée à la CGTM et à la CGT Énergie de la Réunion, appelle à une action commune dans les quatre centrales d'Albioma pour obtenir des réponses aux revendications formulées dans un préavis de grève datant du 8 février. Le rachat d’Albioma par un fonds d’investissement mondial ajoute une dimension supplémentaire aux tensions.
Des coupures dans les prochaines heures ?
L'incertitude règne quant à l'issue de cette double crise qui affecte deux piliers majeurs du mix énergétique guadeloupéen. Avec les négociations au point mort chez EDF PEI et une grève imminente à la centrale Albioma, le risque de coupures d'électricité semble plus que jamais réel.
En attendant une éventuelle reprise des négociations ou des concessions de la part de la direction, la situation reste tendue. L'intervention des autorités locales, notamment celle de Ludovic De Gaillande, directeur de l’inspection du travail, pourrait s’avérer cruciale pour dénouer ce conflit qui menace l'équilibre énergétique de la Guadeloupe.
Les jours à venir seront décisifs pour savoir si la Guadeloupe pourra éviter une nouvelle série de coupures d'électricité ou si la mobilisation syndicale entraînera une intensification des actions.