Congrès des maires de France : le coup de gueule de Jean-Hugues Ratenon de l'ARCP

Le congrès des maires de France s'ouvre ce lundi. Jusqu'au 22 novembre, 190 élus réunionnais sont à Paris, une situation qui exaspère Jean-Hugues Ratenon, le président de l'ARCP (Alliance des Réunionnais Contre la Pauvreté).
"Il faut ce genre de rencontres, il faut qu'on arrive à échanger les connaissances et les expériences entre les maires de France". Jean-Hugues Ratenon, au micro de Réunion 1ere, ne met pas en cause la légitimité de ce congrès des Maires, le premier depuis l'élection de François Hollande. Du 19 au 22 novembre à Paris, Victorin Lurel et le président de la République accueillent les élus français, dont 190 Réunionnais. Un chiffre "indécent" - alors que l'île ne compte que 24 communes - selon le président de l'ARCP. "C'est un problème de principe en cette période de crise. Se bat'carré en métropole... Les maires de la Réunion en profitent un peu trop avec l'argent des Réunionnais et des Réunionnaises". Ratenon ne comprend pas un tel déplacement alors que la semaine dernière s'est tenu à La Réunion, le XXIe congrès de l'ACCD'OM (Association des Communes et des Collectivités d'Outre-Mer) au cours duquel aurait pu être désignée "une délégation de 10 personnes". Très remonté, il appelle à arrêter de "dépenser l'argent public et le gaspillage" et accuse la "Réunion d'en haut" de s'entendre "au détriment de la Réunion d'en bas".

"Les courses de fin d'année"
Pour étayer ses propos, il cite des discussions qu'il a eues avec certains maires réunionnais, sans les nommer : "ils m'ont dit les yeux dans les yeux 'arrête, ça nous permet de sortir un peu de chez nous, de faire les courses en fin d'année en métropole'. C'est un scandale!". Egalement en cause, le train de vie des élus et les économies réalisées "sur le dos des Réunionnais". S'il refuse de faire l'amalgame des "tous-pourris", un terme "un peu fort" selon lui, il s'inquiète de ces pratiques réalisées par "une majorité" et intime aux élus locaux de "donner l'exemple". Joint par nos soins, Didier Annette a tenu à éteindre la polémique, pour la ville de Saint-Denis. "Pour ce congrès des maires, deux élus ont partis au nom de la ville de Saint-Denis, 2 autres au nom de la CINOR, 3 au nom de l'AMDR qui sont accompagnés d'un administratif". Huit personnes en tout pour une ville de 145000 habitant, le même nombre chaque année mais pas les mêmes personnes, puisqu'il y a une rotation. "On n'envoie pas pléthore d'élus", se défend-il. A l'instar de Jean-Hugues Ratenon, il reconnaît l'importance de ce congrès des maires de France, ce "moment pour nos élus, de réflexions et de discussions". Quant aux attaques sur le train de vie, le fils du maire du Saint-Denis et membre de son cabinet assure que depuis 2008, tous les élus de Saint-Denis "voyagent en classe économique, le maire est d'ailleurs le premier à le faire".

L'interview de Jean-Hugues Ratenon

 

Grève de la faim
Jean-Hugues Ratenon a entamé ce matin une grève de la faim dans le hall du Conseil Général. Le président de l'ARCP lance un appel en faveur d'une famille réunionnaise en situation de détresse en région parisienne. Les deux adlutes et leurs trois enfants vivent dans 15m2. Au cours de la matinale radio sur Réunion 1ère, Jean-Hugues Ratenon avait dénoncé l'immobilisme des pouvoirs publics et des élus dans ce dossier. Il assure demeurer en grève de la faim jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée.
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