Il est 7h30 ce 26 février quand des agents de la mairie de Macouria traversent le quartier informel Sablance. Ce lundi, une grande opération est prévue : la démolition d'une bâtisse de 600 m2 environ. La ville a fait appel à la Préfecture, aux gendarmes, aux policiers, aux agents EDF ou encore aux pompiers pour sécuriser l'événement. C'est une entreprise du BTP qui se charge de la démolition.
Cet immeuble d'un étage, composé de six F3 d'après la municipalité, est visé par une procédure depuis 2022. "Entre-temps, il a eu des PV, des arrêtés jusqu'à ce que l'état mette en place un dispositif", nous explique Sandrine Payet, 6ème adjointe au maire de Macouria, chargée notamment de l'urbanisme.
D'autres opérations prévues
D'après l'arrêté portant sur la démolition du bâtiment, que nous avons pu consulter, d'autres alertes ont été données au "propriétaire" des lieux, il devait alors arrêter les travaux. Ces derniers se sont poursuivis, malgré les avertissements.
Par ailleurs, en Guyane et à Mayotte, la loi Elan prévoit que les pouvoirs de police du préfet soient renforcés pour "faciliter la démolition des poches d’habitats illégaux et indignes". C'est cette mesure qui a accéléré le processus de démolition.
Sur les lieux, se tenait également Jérôme Millet, directeur de cabinet et sous-préfet de Guyane. Cette opération est "la réaffirmation que la lutte contre l'habitat informel est une priorité de l'État local", dit-il. D'autres opérations de ce type sont prévues dans le secteur, confirment la Préfecture et la mairie.
"Une injustice", selon le constructeur sans titre
L'homme qui se présente comme le propriétaire des lieux, rencontré sur place, affirme qu'il n'a été prévenu de la démolition que vendredi 23 février. Il dénonce "une injustice". Altenor C. aurait acheté le terrain pour 40 000 euros à une femme, qui habiterait le quartier Sablance. Il aurait déboursé plus de 400 000 euros dans les travaux. "Pourquoi ils ont visé qu'une maison", demande l'homme.
D'après les contrats établis par les autorités, le bâtiment est composé de six F3, et donc d'autant de salles d'eau en construction, laissant penser que les logements auraient été destinés à de la location. Mais Altenor C. affirme que ces habitations étaient pour "deux grandes familles" (la sienne et celle de son frère), et que l'étage devait servir de bureaux pour leur entreprise.